Tuer plus de loups n’arrangera pas les éleveurs : enjeux et perspectives après le déclassement

Le 3 décembre 2024, un changement significatif a eu lieu concernant la protection du loup en Europe. Les pays signataires de la Convention de Berne ont décidé de le reclasser de « strictement protégé » à « protégé ». Une simple modification de terminologie, mais qui pourrait avoir des répercussions conséquentes pour les éleveurs et les loups eux-mêmes.

Des lobbys influents et des décisions politiques

Avec ce nouveau statut, l’abattage des loups pourrait être facilité, suscitant l’inquiétude parmi les défenseurs des droits des animaux qui y voient une victoire pour les lobbies des éleveurs et des chasseurs. Cependant, ce reclassement n’est pas juste une question de chiffres, mais plutôt un symbole de décisions politiques influencées par des incidents, comme le cas notoire d’un poney de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Une stratégie contre-productive

Thomas Pfeiffer, spécialiste de la question du loup, souligne que « tuer plus de loups n’arrangera pas les affaires des éleveurs, bien au contraire ». En effet, abattre des loups sans une stratégie de gestion des meutes pourrait perturber l’équilibre naturel, incitant les jeunes loups à chercher des proies plus faciles, comme les troupeaux domestiques. Cela soulève une question : pourquoi certaines solutions de prévention, comme l’aide des bergers, ne sont-elles pas considérées comme plus viables ?

Des dépenses élevées et des résultats décevants

En France, l’État consacre entre 20 et 30 millions d’euros à la protection des éleveurs, mais malgré cet investissement massif, le pays recense le plus grand nombre d’attaques de loups. De plus, on note également un taux élevé de tirs de loups. Ce paradoxe soulève des interrogations sur l’efficacité de la stratégie actuelle.

Des solutions alternatives : l’aide des bergers

Pfeiffer propose des solutions pratiques, comme l’instauration d’une présence humaine pour dissuader les loups. Il a expérimenté avec succès un projet en Suisse, combinant l’utilisation de chiens, de clôtures électriques, et d’aides-bergers bénévoles. En deux ans, aucune attaque n’a été enregistrée grâce à ces mesures. Le constat est simple : la présence humaine reste le meilleur moyen d’atténuer les conflits entre loups et éleveurs.

Une réalité complexe, à traiter avec précaution

Pour conclure, la question du loup et de son interaction avec l’agriculture est loin d’être simple. Une approche personnalisée et axée sur la prévention pourrait offrir une voie à suivre face à la problématique croissante. En attendant, les débats politiques continuent d’influencer la perception et la gestion de cette espèce emblématique.

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