En Dordogne, la traque des nids de frelons asiatique remplace la chasse aux œufs de Pâques
À l’approche du printemps, lorsque les jardins se remplissent d’enfants à la recherche d’œufs en chocolat, un autre type de chasse s’opère en Dordogne : celle des nids de frelons asiatiques. Ces insectes redoutés, reconnaissables à leurs pattes jaunes, continuent de proliférer, provoquant une augmentation significative des appels aux professionnels de la désinsectisation dès les premiers jours d’avril.
Une invasion qui menace l’écosystème
Le frelon asiatique, ou Vespa velutina, originaire de Chine, a fait son apparition en France au début des années 2000. Sa prolifération sur le territoire est une source d’inquiétude pour l’écosystème européen. Contrairement à d’autres insectes comme les abeilles, le frelon asiatique est un prédateur redoutable, se nourrissant principalement d’insectes pollinisateurs, notamment les abeilles domestiques. Les apiculteurs, en particulier, sont ainsi en première ligne face à des pertes catastrophiques, créant un véritable défi pour la survie de ces populations d’abeilles déjà fragilisées.
Mais les êtres humains ne sont pas en reste. Une piqûre de frelon asiatique peut entraîner des réactions allergiques graves, voire fatales. L’augmentation des nids, souvent non détruits à temps, accentue cette menace. Un spécialiste de la lutte contre les nids en Dordogne, Romain Ricaud, souligne la complexité de la situation : « Tous les nids ne sont pas traités chaque année, et ça devient compliqué à gérer. »
Interventions cruciales au printemps
Avec le retour du printemps, les reines frelons sortent d’hibernation et commencent la construction de petits nids, souvent de la taille d’une balle de tennis. Ces nids primaires, modestes à première vue, sont en fait le point de départ de futures colonies. Si des mesures ne sont pas prises rapidement, ces nids se développent en structures beaucoup plus imposantes, rendant leur destruction très difficile. Romain Ricaud note : « À Pâques, il n’y a pas que les œufs en chocolat à chercher, il y a aussi les nids de frelons asiatiques. » Pour ceux qui cherchent à identifier un nid primaire, il est conseillé de se tourner vers les recoins discrets de leur jardin, comme les abris ou les dessous de toit.
Il est essentiel de rappeler que tenter de s’approcher d’un nid de frelons peut être extrêmement dangereux, même en cas de présence initiale de seulement la reine. Les coûts pour la destruction d’un nid varient en fonction de sa taille et de son emplacement, pouvant aller de 100 à 150 euros. Équipés de protections adéquates, les professionnels de la désinsectisation ne prennent jamais cette tâche à la légère, car chaque intervention peut entraîner des risques sérieux.
Des méthodes de lutte innovantes
Pour contrer cette invasion, certaines personnes, comme un agriculteur de la région, se montrent particulièrement inventives. En février 2025, cet agriculteur a réussi à piéger 1 300 frelons en une seule journée grâce à une méthode surprenante : un mélange de bière, de vin blanc et de grenadine. Ces attractifs permettent de piéger les frelons, bien que cette méthode ne remplace pas l’intervention nécessaire d’un professionnel lorsque des nids sont repérés.
Dans de nombreuses communes de Dordogne, il est désormais conseillé aux citoyens de signaler la présence de nids afin de contenir l’expansion de cette espèce invasive. La lutte contre le frelon asiatique est devenue une priorité pour les apiculteurs et les mairies, chacun devant comprendre qu’un simple geste, comme alerter les professionnels, peut faire toute la différence dans la protection de l’écosystème.
Insecte redouté et destructeur de biodiversité, le frelon à pattes jaunes représente un véritable cauchemar au printemps. La vigilance est de mise pour protéger la santé des populations d’abeilles et de prévenir les dangers pour les humains.
Actuchassse pour Caninstore
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