Impact des sangliers sur l’agriculture : une facture lourde pour les chasseurs
L’augmentation des dégâts causés par les sangliers dans la Manche
La population de grands gibiers est en pleine forme dans la Manche, mais un invité indésirable semble s’être approprié la scène : le sanglier. Responsable de pas moins de 95 % des dégâts sur les cultures, cet animal fait des ravages et les chasseurs, eux, endossent la lourde facture. En 2024, le montant des dégâts pourrait franchir le cap des 347 000 €, un bond spectaculaire par rapport aux 240 000 € de l’année précédente, comme l’indique David Guérin, directeur de la fédération des chasseurs de la Manche.
Des indemnisations record
Historiquement, jamais la Manche n’a été confrontée à autant de demandes d’indemnisation, avec 320 dossiers en cours. Les indemnités des agriculteurs sont financées par les cotisations des chasseurs, un système qui commence à sérieusement peser sur les budgets. Celles-ci sont calculées selon un barème national et, bien que la fédération s’attendait à une hausse, l’ampleur de l’augmentation dépasse leurs prévisions. La fédération appelle donc les chasseurs à redoubler d’efforts pour gérer cette population en pleine expansion.
Une reproduction rapide et une source de nourriture abondante
Avec trois mois de saison de chasse encore à disposition, il devient crucial pour les chasseurs de renforcer la pression sur les sangliers. La biologie de l’espèce joue en leur faveur, car il suffit d’en laisser quelques-uns pour qu’ils prolifèrent. Les femelles, de plus petite taille, sont désormais matures plus tôt, engendrant des portées parfois de six à dix marcassins. La situation climatique actuelle, combinée à l’abondance de nourriture, favorise ce phénomène de reproduction rapide.
Des choix de culture impactés par les sangliers
Cette année, les agriculteurs ont dû revoir leurs stratégies de culture, certains n’ayant pas pu semer de blé et se tournant vers des variétés de maïs. Ce dernier, par ailleurs, constitue une nouvelle source de nourriture pour les sangliers, qui ont appris à profiter des cultures laissées debout. Auparavant, leur population était régulée par l’abondance des faines et des glands, mais ce facteur semble désormais insuffisant face à une telle adaptation alimentaire.
Accidents de la route en hausse
La prolifération des sangliers n’affecte pas seulement les champs, elle a également des conséquences dramatiques sur la sécurité routière. Les collisions avec ces animaux sont en hausse sur des routes comme l’A84 et la RN13, laissant entrevoir un danger accru pour les automobilistes. En 2023, les chasseurs ont prélevé 3 000 sangliers, un chiffre à ne pas négliger selon David Guérin, qui appelle à une meilleure déclaration des prélèvements pour avoir une évaluation plus précise de la population.
Il n’y a actuellement aucune restriction sur la chasse au sanglier, ce qui est inscrit dans le Schéma départemental de gestion cynégétique pour les six prochaines années. Une mesure qui, espérons-le, permettra de rétablir un équilibre entre la faune, l’agriculture, et la sécurité publique.
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