Ille-et-Vilaine : Le sanglier désormais classé ESOD, un soulagement pour les agriculteurs

En novembre dernier, la situation était tendue au sein du département d’Ille-et-Vilaine, où les agriculteurs exprimaient leur mécontentement face aux dommages causés par les sangliers. À l’initiative de la fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA 35) et des Jeunes Agriculteurs (JA 35), une manifestation a eu lieu le 25 novembre 2024. Près de 80 agriculteurs ont déversé des carcasses de sangliers devant le siège de la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) à Rennes, fustigeant l’inaction des services de l’État. « Il faut réguler vite, il faut réguler fort ! » était un cri du cœur repris dans leurs communications.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les dégâts causés par ces animaux s’élevaient à 800 000 euros en 2023, une somme supportée en grande partie par la fédération départementale des chasseurs (FDC 35). Face à cette situation intenable, les agriculteurs semblaient enfin être entendus. Selon des sources locales, le préfet d’Ille-et-Vilaine, Amaury de Saint-Quentin, a décidé de classer le sanglier comme ESOD (espèce susceptible d’occasionner des dégâts) pour la période du 31 décembre 2024 au 30 juin 2025.

Cette nouvelle vient répondre aux demandes pressantes des agriculteurs, bien que les détails concernant la régulation des suidés restent flous. Néanmoins, le piégeage sera désormais autorisé pour les exploitants agricoles. Cela dit, un sujet de friction persiste entre les agriculteurs et la FDC 35 : le coût des bracelets de chasse, fixés à 40 euros l’unité. Les agriculteurs espèrent obtenir une réduction tarifaire, voire la gratuité, afin d’encourager des prélèvements plus significatifs. De son côté, la FDC 35 souligne que ces frais sont essentiels pour financer l’indemnisation des agriculteurs, une position qui complique les négociations.

Les mois à venir s’annoncent donc cruciaux. Les agriculteurs appellent à des mesures concrètes pour maîtriser la population de sangliers, tout en restant vigilants face aux intérêts financiers qui se croisent dans cette problématique. Le débat est animé et rappelle à quel point la gestion de la faune sauvage est un enjeu complexe, mêlant agriculture, écologie et loisir.

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