Changer les méthodes de piégeage du frelon asiatique : un débat brûlant
L’OFB et l’association Arthropologia mettent en garde
Il ne s’agit plus de parler de frelon asiatique, mais de frelon à pattes jaunes. Cependant, toutes les méthodes de piégeage ne se valent pas. Nombre d’entre elles seraient préjudiciables à la biodiversité. C’est en tout cas ce qu’affirme Arthropologia, une association naturaliste. Selon cette dernière, le piégeage intensif au printemps serait particulièrement néfaste et inadapté. Une affirmation partagée par l’OFB sur les réseaux sociaux.
Il est intéressant de noter qu’Arthropologia considère le frelon à pattes jaunes comme étant « pas plus agressif qu’une abeille ». Cette affirmation contredit un rapport de l’Anses qui indique qu’en Asie, la variété V. velutina est réputée pour son agressivité exceptionnelle. Au Japon, 70 morts sont attribuées annuellement aux piqûres de frelons. Cependant, aucun chiffre n’est disponible pour les pays où V. velutina s’est implanté, bien que la Malaisie et Taiwan le considèrent comme l’espèce de frelon la plus redoutable.
Le besoin de revoir les méthodes de piégeage
Si la présence du frelon asiatique est unanimement perçue comme un fléau, certains plaident pour une révision des méthodes de piégeage. Introduit en France en 2004, le frelon asiatique a envahi tout le territoire national. Prédateur redoutable pour les abeilles, il cause des dégâts significatifs dans certains ruchers, notamment en raison du stress qu’il induit sur les colonies.
Traditionnellement, des opérations de piégeage massives ont lieu au printemps à travers la France. En effet, seules les femelles fondatrices de la nouvelle génération survivent à l’hiver, se mettent en hivernage dans des lieux abrités et émergent au printemps pour établir de nouvelles colonies. Le but des opérations de piégeage au printemps est d’éliminer ces futures « reines » avant qu’elles ne créent leur colonie.
Pourquoi ne pas piéger au printemps ?
L’association Arthropologia explique que le piégeage des fondatrices au printemps n’est pas scientifiquement prouvé pour réduire le nombre de nids. Des études du Muséum national d’histoire naturelle montrent que les femelles fondatrices se concurrencent et se battent pour établir leur nid à la sortie de l’hiver, période où la mortalité est la plus élevée. Piéger certaines fondatrices limiterait alors la compétition naturelle et n’est pas efficace pour réduire le nombre de nids.
L’association suggère de laisser cette concurrence naturelle faire son œuvre au printemps, car elle entraîne la mort de nombreuses fondatrices. Il est ensuite possible de gérer l’impact des quelques nids présents à proximité des ruches en utilisant des pièges appropriés, permettant ainsi de capturer les frelons attaquant les abeilles à la sortie.
Il apparaît donc essentiel de réexaminer nos méthodes pour protéger nos abeilles sans nuire davantage à la biodiversité.
Actuchassse pour Caninstore
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