Quand les Sangliers Deviennent un Vrai Problème de Société
Leur surpopulation est devenue de plus en plus préoccupante. Trop nombreux, causant de graves dommages aux cultures et errant sur les routes, les sangliers sont perçus par certains comme un fléau à éliminer. Les chasseurs s’efforcent tant bien que mal de réguler leur nombre.
Accidents et Prolifération
Le 15 septembre dernier, un accident sur la RN12 au nord de Rennes a fait deux blessés légers. Une voiture a percuté un fourgon de la Direction interdépartementale des routes ouest (Diro), stationné pour avertir de la présence de sangliers sur la chaussée. Ces animaux sauvages n’hésitent plus à traverser les routes pour se déplacer d’un champ à l’autre.
André Douard, président Bretagne de la Fédération régionale des chasseurs, explique que les sangliers sont partout : « Il n’y a pas une journée où on ne me parle pas des sangliers. Leur prolifération nous occupe beaucoup sur le terrain, tend les relations entre chasseurs et agriculteurs, et nous coûte énormément d’argent. »
Les Causes de cette Prolifération
Depuis les années 2000, la surpopulation des sangliers est due en partie au changement climatique. Les hivers étant moins rigoureux, les portées de laies survivent mieux : « Avant, une partie des portées ne survivait pas aux conditions climatiques difficiles. Désormais, la quasi-totalité des marcassins survit. » De plus, les laies se reproduisent plus jeunes, pesant parfois seulement 30 kilos.
Les Chasseurs en Baisse, mais Plus de Sangliers Abattus
Autrefois, les chasseurs bretons ciblaient principalement le petit gibier, comme les lapins. Avec leur raréfaction et l’augmentation du gros gibier, de nombreux chasseurs ont dû s’adapter. Cependant, les effectifs de chasseurs diminuent chaque année. En 2023, ils n’étaient plus que 37 600 en Bretagne.
Malgré cela, le nombre de sangliers abattus est en hausse. Plus de 20 000 ont été tués lors de la saison 2023-2024, contre 16 000 la saison précédente — une augmentation de 30 %. Les préfectures permettent désormais les tirs presque toute l’année, avec des dérogations préfectorales pour agir dans un cadre légal.
Des Dégâts dans les Cultures
Les transformations des milieux agricoles ont aussi un impact. Les cultures intensives, notamment le maïs, attirent les sangliers hors de leur habitat naturel. « En Ille-et-Vilaine, la plupart des dégâts se produisent dans un périmètre de 500 mètres à 1 km des bois, » précise André Douard.
Coût des Dédommagements
Les dégâts causés aux cultures par les sangliers pèsent lourdement sur les fédérations de chasseurs, qui sont légalement tenues de dédommager les agriculteurs. Parfois, ces indemnisations atteignent plusieurs milliers d’euros, menaçant les finances des fédérations départementales. « Si rien n’est fait, dans deux ans, une quinzaine de fédérations départementales seront en banqueroute, » avertit André Douard.
La marque financière des dégâts pour les fédérations bretonnes en 2022-2023 s’élève à 1 670 000 €, avec des tensions croissantes entre chasseurs et agriculteurs exaspérés par les dommages à leurs champs.
Alors que la prolifération des sangliers continue, les collectivités locales et préfectorales cherchent des solutions pour aider les chasseurs à réguler ces populations. Mais le défi reste de taille.
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Actuchasse pour Caninstore