Prolifération des sangliers dans le Lot : plus de 10 000 abattus et des indemnisations agricoles conséquentes
Le vendredi 2 mai, au Foyer Valentré à Cahors, les chasseurs du Lot se réuniront pour discuter des préoccupations majeures liées à la chasse, notamment la prolifération des sangliers. Ces animaux, devenus un véritable fléau pour les agriculteurs, sont au cœur des discussions de la Fédération départementale de chasse.
Michel Bouscary, le président de la Fédération, révèle des chiffres alarmants : pour la saison 2023-2024, 10 121 chevreuils et 348 cerfs/biches/faons ont été attribués, avec des taux de prélèvement respectifs de 91,29 % pour les chevreuils et 246 pour les autres. Mais la situation des sangliers est encore plus préoccupante, avec 10 032 animaux abattus cette année, un chiffre en forte hausse par rapport aux 6 041 de l’année précédente et 4 954 l’année d’avant.
Un défi constant pour les agriculteurs
Les sangliers peuvent être chassés toute l’année, ce qui est une bonne nouvelle pour les chasseurs, mais aussi pour les agriculteurs qui subissent d’importants dégâts sur leurs cultures, notamment de maïs. En effet, les chasseurs sont responsables d’indemniser les agriculteurs pour ces pertes, ce qui a coûté 688 000 euros en 2023-2024, bien que ce montant soit en baisse comparé aux plus de 800 000 euros de l’année précédente.
Bouscary insiste : « Pour éviter de payer, il faut prélever au maximum de sangliers. » La gestion de cette espèce est un véritable défi, car il faut une période d’au moins trois ans pour espérer voir une population acceptable. En continuant sur cette voie, les chasseurs estiment qu’ils pourraient revenir à une situation où la population de sangliers est viable tout en n’occasionnant plus de dégâts conséquents sur les cultures.
Des techniques innovantes pour la gestion des sangliers
Pour compléter les actions de chasse, plusieurs techniques de piégeage sont désormais mises en place. La préfète a récemment pris des mesures en établissant trois arrêtés pour le piégeage, ce qui a conduit à l’installation de cages dans le département. Par ailleurs, les louvetiers, qui sont des chasseurs mandatés par la DDT, peuvent intervenir sur des exploitations ciblées, représentant un total de 150 prélèvements.
Les périodes de chasse sont précises : les sangliers peuvent être chassés à l’approche et à l’affût depuis le 1er juin, avec des battues organisées près des champs de maïs dès le 1er août, à condition que ces actions soient terminées avant 9 heures pour ne pas perturber la saison touristique. La saison de chasse est active du 15 août au 31 mars, avec quatre battues hebdomadaires, et des chasses particulières se déroulent ensuite jusqu’à fin mai.
Impact sur la faune locale
Mais les sangliers ne sont pas les seuls concernés. Les petits gibiers, comme les lièvres, semblent malléables. Les oiseaux tels que les perdreaux et faisans sont plus vulnérables, surtout lorsqu’il manque des cultures pour les attirer. D’un autre côté, une belle migration de bécasses s’annonce, apportant un peu d’espoir dans cette mer de préoccupations.
Gestion des déchets de venaison
Dans le Lot, afin de respecter l’environnement, tous les déchets de viscères et de venaison sont correctement collectés par une centrale d’équarrissage, évitant ainsi de laisser ces débris dans la nature. Michel Bouscary souligne l’importance de cette démarche éthique en affirmant que l’enfouissement, bien qu’autorisé, n’est pas une option que les chasseurs souhaitent envisager. Trente-neuf points de collecte ont été mis en place, et 197 tonnes de déchets ont été ramassées en 2024, pour un coût total de 55 000 euros par an.
En somme, la chasse dans le Lot ne se limite pas à abattre des sangliers, mais implique une gestion réfléchie et proactive de la faune et des relations avec les agriculteurs locaux. Une dynamique que les chasseurs espèrent continuer à améliorer dans les années à venir.
Actuchassse pour Caninstore
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