Palombière : la tradition de la chasse, mais où l’amitié et la convivialité sont les seuls mots d’ordre
Une Alliance Traditionnelle et Moderne au cœur des Bois
Sur les coteaux de la vallée du Lot, dans le Livradais, des paloumayres se retrouvent au lever du jour en ce début d’automne pour observer le passage des palombes. Rencontre.
Nuit noire, sur la route, les quelques véhicules qui circulent disparaissent bizarrement au détour d’un chemin, d’une allée, ou d’une piste pas éloignée d’un bois. Un véhicule de la police de l’environnement roule aussi. Étrange ballet dans des endroits reculés habituellement déserts. Pointe du jour, dans les phares, une piste nous mène au bois. Quelques grives posées sur le chemin indiquent un début de passage.
Octobre marque la saison de la migration bleue. La palombière est nichée au cœur de la nature. À l’orée, des lueurs, concession au progrès, des lampes frontales s’agitent dans le bois. En silence, des ombres furtives s’affairent au pied des chênes. Il est temps de monter les appeaux. Pas un geste de trop, pas un pas de travers, le terrain est connu et reconnu.
À l’aube, nous pénétrons dans la cabane, la palombière. Lieu emblématique où se mêlent des années de chasse traditionnelles et la modernité. La cuisine avec sa galerie de photos des amis disparus, des journées de fêtes, sa cheminée, son four, la télé pour regarder les matchs de rugby, tout y est. Jusqu’aux baies vitrées sérigraphiées camouflage, le grand luxe.
Le café avalé, direction l’étage et la « gueytte », le poste du chef d’orchestre de la journée. Le ciel est bleu, après les deux derniers jours où des vols de palombes ont enfin été aperçus, l’espoir d’une grosse journée de passage. Et, maintenant, il n’y a plus qu’à patienter.
La conversation porte sur le positionnement des appeaux, les places de chacun des chasseurs, celle de l’ami Pierrot, la plus convoitée, disparu cette année, marquée des initiales du facétieux pilote de rallye bien connu. Et enfin les premières sont là, malmenées par un vent de sud-est, elles déboulent comme propulsées par un lanceur de ball-trap à raz du tapis taillé pour favoriser la pose. Elles passent sans perdre une seule plume, les chasseurs les regardent, habitués à ces journées de folie où on ne les voit que voler sans s’arrêter. Le spectacle est grandiose, les prises sans importance, les paloumayres sont des philosophes, éternels enfants dans leurs cabanes au fond des bois.
L’amitié, la convivialité sont les seuls mots d’ordre. La tradition perdure.
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