Loups, sangliers, chasseurs… Cohabitation impossible à Vauvenargues?
La menace des loups sur les activités de chasse à Vauvenargues
Selon les membres de l’association des propriétaires Saint-Hubert, la présence de deux meutes d’une quinzaine de loups chacune dans la commune impacte fortement l’activité des chasseurs. Depuis au moins trois ans, les 140 chasseurs de l’association, qui s’adonnent à leur passion sur quelque 5 500 hectares autour de Vauvenargues, voient leur tableau de chasse diminuer. De 80 sangliers par an abattus ces derniers temps, contre 140 il y a dix ans, ils n’iront pas au-delà de 40 pour cette saison.
Rien n’y fait : la diminution du nombre de jours de chasse – trois jours par semaine au lieu de quatre – sur six mois maximum alors que théoriquement le sanglier se chasse du 1er juin au 31 mars ; la surveillance étroite des laies et de leurs petits pour les « préserver », l’entretien des massifs avec des zones cultivées, des points d’eau afin de retenir leur gibier favori. Bernard Mollar, le président de l’association, et Marc Cheillan, conseiller municipal délégué à la chasse pointent un responsable : le loup. Selon eux, deux meutes d’une quinzaine de bêtes chacune, sont installées sur le secteur. Conséquence, les chasseurs voient diminuer de mois en mois les proies les plus faciles à attraper, notamment les marcassins.
Le sanglier mal-aimé
Si le sanglier est considéré comme un gibier noble par les chasseurs provençaux, il n’en va pas de même pour les agriculteurs ou les propriétaires excédés devant leurs clôtures défoncées et leurs terrains labourés. Bernard Mollar et Marc Cheillan ne nient pas cette réalité, mais là encore ils accusent le loup de stresser les sangliers qui se rapprochent de plus en plus souvent des habitations. Souvent évitées par le loup, ces habitations deviennent alors des refuges pour les laies et leurs portées.
Les chevreuils également en danger
L’autre sujet d’inquiétude concerne les chevreuils. « Nous les avons volontairement introduits dans Sainte-Victoire en 2005, » explique Marc Cheillan. « 70 ongulés que nous sommes allés chercher dans le centre de la France. » Aujourd’hui, ils sont plusieurs centaines que l’on peut assez facilement observer. Les chasseurs notent d’ailleurs une augmentation des accidents entre voitures et chevreuils, alors qu’il y a peu, c’étaient surtout les sangliers qui causaient ces incidents. Mais, là encore, ils s’attendent à une diminution de cette population très appréciée des loups.
Protéger les sangliers ?
L’association des propriétaires Saint-Hubert de Vauvenargues sait parfaitement que le sanglier est considéré dans l’opinion publique comme un nuisible. Leur nombre a explosé ces dernières années et les chasseurs partent de loin pour espérer convaincre l’État de protéger ce type d’animal. D’autant que le loup, lui, bénéficie d’une surveillance et de règles de protection très strictes. Hors de question d’autoriser la chasse aux loups !
Pour l’heure les chasseurs font grise mine et posent simplement le problème : si demain, les sangliers et les chevreuils diminuent drastiquement, quelles en seront les conséquences pour l’équilibre naturel du massif ? Les loups iront-ils se nourrir ailleurs ou alors, en quête de nourriture, se rapprocheront-ils des villes comme l’ont montré plusieurs signalements en France ?
Actuchasse pour Caninstore