Dates d’Ouverture de la Chasse : Y a-t-il une Logique Derrière les Décalages ?

La Tradition de l’Ouverture Générale en Question

Par le passé, le jour d’ouverture générale de la chasse était un véritable événement pour les passionnés. On comptait les jours, préparant soigneusement les équipements, et on réveillait le fusil et le gilet flambant neuf du placard. Mais les temps ont changé et le concept d’ouverture générale semble de moins en moins pertinent. En effet, dans de nombreux départements français, les dates d’ouverture pour le petit gibier sont de plus en plus décalées, au grand regret des chasseurs traditionnalistes.

Des Délais Qui Déconcertent

Dans certains départements, les périodes d’ouverture pour le faisan ou le lièvre commencent à la mi-octobre. Cette modification est considérablement en retard par rapport aux dates d’autrefois et prive les chasseurs de plusieurs semaines de chasse. La question se pose donc : qu’est-ce qui motive ces décalages ? Les conséquences impactent grandement l’expérience des chasseurs, qu’ils soient novices ou vétérans. Alors qu’ils peuvent encore chasser le grand gibier ou le pigeon, ces modifications du calendrier sont perçues par beaucoup comme une incitation à délaisser progressivement le petit gibier.

Conséquences sur le Terrain et pour les Chasseurs

Les vétérans de la chasse au petit gibier, qui ont connu des jours d’ouverture plus précoces, sont souvent démotivés. Imaginez un chasseur de longue date : la diminution de sa vigueur naturelle avec l’âge combinée à la réduction drastique des jours de chasse autorisés risque de l’encourager à abandonner son permis. Pour les jeunes chasseurs, impatients de faire courir leur chien de chasse fraîchement entraîné, ces délais sont tout aussi frustrants. Attendre le 15 octobre — ou même au-delà — pour chasser le faisan semble une éternité pour ceux qui ne pensent qu’à vivre leur passion.

Justifications Officielles et Réactions des Chasseurs

Les fédérations de chasse avancent plusieurs raisons pour ces décalages, la plus récurrente étant la protection des jeunes animaux durant les périodes de reproduction tardive. L’objectif est d’éviter de tirer des faisans jeunes ou des lièvres juvéniles. D’autres évoquent des conflits entre chasseurs de petit et grand gibier. Cependant, beaucoup considèrent ces arguments dépassés. En 2024, nous prenons encore des décisions basées sur des idées datant des années 1950. Qui plus est, la plupart des territoires de chasse sont soumis à des plans de gestion qui déterminent strictement les prélèvements. Selon les chasseurs, l’idée qu’ils ne sauraient pas distinguer un jeune animal d’un adulte est fortement dévalorisante.

Une Stratégie Contre-productive ?

Certains défenseurs de la chasse estiment que ces reports sont contre-productifs. En pratique, empêcher les chasseurs de répondre à leur passion ne protège pas significativement le gibier. Les chasseurs sont souvent les premiers à surveiller et à préserver leur territoire. Ils savent bien qu’un coq tiré le 20 septembre ne sera ni plus gros ni plus apte 15 jours plus tard. De plus, l’éthique de chasse n’étant pas l’apanage de tous, rallonger ou raccourcir les périodes de chasse n’empêchera pas les violations des règles par ceux qui sont peu scrupuleux.

Des Territoires Saturés et des Chasseurs Frustrés

Il existe des territoires où la population de faisans est abondante, à tel point que la capacité de charge du territoire est atteinte. Si les chasseurs ne peuvent pas prélever ces populations excédentaires, la gestion du gibier devient inefficace. L’idée que les chasseurs de petit gibier hésitent à utiliser leur droit de chasse, par peur de ne pas préserver assez d’animaux, n’a pas de sens pour beaucoup. Le vrai risque, c’est que les chasseurs, déjà peu nombreux, finissent par ranger définitivement leur fusil.

Une Caravane Qui Se Tire une Balle dans le Pied ?

Ces décisions de report sont prises lors des assemblées générales des fédérations de chasse, où les membres votent. Pourtant, dans un contexte où les chasseurs sont déjà confrontés à de nombreuses pressions — des associations anti-chasse aux réglementations de plus en plus strictes — certains se demandent pourquoi ajouter des contraintes supplémentaires. C’est comme si la chasse elle-même mettait des obstacles sur sa route. Avec des adversaires de taille comme des groupes anti-chasse et certaines mouvances politiques, nombreux sont ceux qui appellent à une approche plus pragmatique : permettre aux chasseurs de profiter pleinement de leur activité, sans ajout de contraintes inutiles.

En conclusion, face à ces décalages perçus comme arbitraires, les chasseurs expriment de plus en plus leur frustration. Ils demandent à pouvoir exercer leur passion dans des conditions équitables et adaptées aux réalités contemporaines. La survie de la chasse au petit gibier en dépend peut-être.

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