Les Dégâts de Gibier en Seine-Maritime Un Fardeau de 900 000 euros

Les Dégâts de Gibier en Seine-Maritime : Un Fardeau de 900 000 €

Le Gibier, Un Fléau pour les Cultures

La cohabitation entre le gibier et les cultures n’est jamais simple. Les végétaux sont des aliments prisés par les sangliers et cervidés. La Fédération des chasseurs de Seine-Maritime indemnise les agriculteurs suite aux dégâts causés par les grands gibiers.

Les animaux sauvages n’ont pas besoin de soucoupe volante pour envahir les champs de maïs dans la vallée de la Durdent ; ce sont les sangliers qui font le sale boulot. Guillaume Burel, agriculteur à Drosay, près de Saint-Valéry-en-Caux, et interlocuteur de la Fédération des chasseurs de Seine-Maritime, a constaté l’ampleur du phénomène: « Les sangliers sont nombreux, malins et ils aiment le maïs. »

Des Populations de Gibier en Pleine Croissance

« Les dégâts de gibier, en Seine-Maritime, c’est une réalité ! Les populations de grands gibiers, surtout de sangliers, augmentent énormément. La météo change, les hivers sont plus doux, ce qui diminue la mortalité des marcassins. On est passé de deux portées en deux ans à trois. Et comme le sanglier n’a pas de prédateur naturel, il s’installe à demeure près des parcelles et se sert », résume Guillaume Burel, agriculteur en polyculture élevage laitier.

Le menu des sangliers est varié : maïs, lin, betteraves, céréales, en plus des glands et mulots. « Il y a 25 ans, on trouvait peu de sangliers en plaine. Aujourd’hui, c’est toute l’année que les sangliers causent des dégâts, que ce soit sur les semis, les jeunes pousses ou les plantes développées », assure Guillaume Burel. Chaque année, il obtient environ 1 000 € d’indemnités. « Mais c’est nettement plus grave dans d’autres secteurs. »

Des Indemnisations Massives

Rémi Fihue, trésorier de la Fédération départementale des chasseurs 76 (FDC 76), basée à Belleville-en-Caux, explique : « Pour la saison 2023-2024, allant du 1er juillet au 30 juin suivant, on mobilise une enveloppe de 1,4 million € pour les indemnisations de dégâts de gibier. Environ 900 000 € vont directement aux indemnisations, le reste se partage entre la gestion des plans de chasse, l’achat de clôtures, etc. » Le tir de grand gibier n’est pas la première option envisagée, mais intervient en fin de processus.

L’Utilisation de Grillages et d’Effaroucheurs

« On n’est pas dans une logique d’assurance mais de service à l’état. Quand un agriculteur subit des dégâts, c’est signalé aux services préfectoraux. On valide ensuite les interventions », précise Rémi Fihue. Ces interventions peuvent inclure la pose de grillages et d’effaroucheurs. « L’indemnisation, c’est un échec pour tous, y compris pour l’agriculteur qui devra nourrir ses bêtes en achetant la nourriture. Le but est de diminuer la pression du grand gibier sur les cultures », poursuit-il.

Des Zones Complexes à Gérer

Agriculteurs et chasseurs rencontrent des difficultés concrètes : les sangliers ont compris que certaines zones sont plus complexes que d’autres. Ils apprécient les taillis, les valleuses, les abords de falaises et les zones interdites à la chasse. Même si la chasse au cochon sauvage est autorisée par arrêté préfectoral douze mois sur douze, les indemnisations n’ont pas tendance à diminuer.

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