Le grand tétras : défis et tensions au sein du parc naturel des Vosges
La démission de François Vernier, ancien ingénieur forestier et botaniste, du conseil scientifique du Parc naturel régional des Ballons des Vosges a créé des remous au sein de la communauté naturaliste. Ce départ survient à la suite de son désaccord avec le projet de « relocalisation » du grand tétras, dont la population est en déclin dans le massif vosgien.
Un projet de renforcement controversé
Démarré en 2024, le programme de renforcement de la population de grands tétras visait à contrer l’extinction de cette espèce emblématique. Neuf oiseaux ont été capturés en Norvège et relâchés dans le massif du Grand Ventron en avril 2024. Malheureusement, en décembre de la même année, le bilan était alarmant : seuls trois des neuf oiseaux étaient encore en vie, victimes de la prédation.
Le projet a rapidement divisé l’opinion. D’un côté, les partisans soutiennent qu’il est urgent d’agir face à la diminution de l’espèce et à l’appauvrissement génétique de la population locale. De l’autre, des experts et des associations écologistes doutent de la viabilité de l’opération, la qualifiant d’irréaliste et d’excessivement coûteuse.
Les réticences de François Vernier
Pour François Vernier, les obstacles à la réussite de ce projet sont nombreux. Il estime que l’habitat et le climat ne sont pas propices à une réintroduction réussie. De plus, il souligne la concurrence pour la nourriture avec d’autres espèces comme les cervidés et les sangliers, ainsi que l’impact de la présence humaine qui complique encore plus les choses. “Je ne voulais pas être caution de cette opération qui, pour moi, est vouée à l’échec,” a-t-il exprimé, précisant que la réintroduction sans travail préalable sur les milieux naturels était vouée à l’échec.
Un suivi scientifique rigoureux nécessaire
Avec le temps, il faudra voir quel camp a raison. Le projet sera suivi scientifiquement, les oiseaux relâchés seront équipés de GPS et suivis de près. Les données recueillies sur leurs déplacements et leur adaptation à leur nouvel environnement permettront d’évaluer annuellement les résultats. Les scientifiques pourront alors proposer des ajustements ou même envisager l’abandon du programme si les résultats sont jugés insuffisants. Une telle issue ne manquerait pas d’attirer les critiques sur le financement des réintroductions, qui s’élèvent à 200 000 euros par an, sans compter les 300 000 euros dédiés à la gestion des milieux forestiers. Une véritable question d’argent public en jeu.
Seul l’avenir nous dira si le grand tétras réussira à reprendre sa place dans les Vosges ou si ces efforts se révéleront être un fiasco. Quoi qu’il en soit, il est impératif de réfléchir sérieusement à la gestion de notre faune et à la pérennité des actions entreprises.
Actuchassse pour Caninstore
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