Le Débat sur l’Arrêté de la Chasse au Blaireau dans la Nièvre : Une Énigme Administrative

La Préfecture de la Nièvre Face à de Sérieuses Accusations

Dans la Nièvre, la décision d’avancer la chasse complémentaire du blaireau au 15 mai a suscité une vive polémique. D’après l’association Agir pour le Vivant et les Espèces Sauvages (AVES), l’arrêté préfectoral pourrait bien avoir été rédigé par le président de la fédération de chasse de la Nièvre lui-même. Pour AVES France, cette révélation est tout simplement ahurissante.

Des Métadonnées Révélatrices

Récemment, la préfecture de la Nièvre a publié un arrêté autorisant la vénerie sous terre du blaireau à partir du 15 mai. Peu après cette annonce, AVES France a interpellé les médias sur X (anciennement Twitter), en signalant une découverte troublante : les métadonnées des documents préfectoraux montraient que le fichier avait été rédigé par Florent Ortu, président de la fédération de chasse de la Nièvre.

Après vérification, il s’avère que les métadonnées confirment bien Florent Ortu comme l’auteur de ce fichier. Une situation qui soulève bien des interrogations. Christophe Coret, président et fondateur d’AVES France, souligne que ce genre de vérifications des métadonnées est devenu une routine depuis un an, et ce n’est pas la première fois que des anomalies sont détectées en Nièvre et en Haute-Marne.

Des Relations Trop Étroites entre Chasseurs et Administration ?

Pour Christophe Coret, ces informations viennent étayer les soupçons de longue date sur les liens étroits entre les fédérations de chasse et les services préfectoraux. « Cela ne signifie pas forcément que le président de la fédération de chasse prend les décisions, » précise-t-il. « Cela peut être une simple erreur de manipulation, mais cela montre clairement une pression des chasseurs sur l’administration, un fait que nous connaissons bien. »

Le Recours Judiciaire de AVES France

Face à cette situation, AVES France a déposé un recours auprès du tribunal administratif de Dijon. Cependant, l’association ne nourrit guère d’illusions : même si leur recours est accepté, la préfecture pourrait très bien émettre un nouvel arrêté dans la foulée, ce qui rend la lutte à la fois frustrante et compliquée.

L’organisme de protection de la nature argue que la date du 15 mai est trop précoce pour la chasse au blaireau, car une grande portion des jeunes n’ont pas encore eu le temps de se reproduire. Selon leurs chiffres, 45 % des individus abattus sont des jeunes.

Réponse de la Préfecture

Interpellée par AVES France et la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), la préfecture de la Nièvre a répondu que l’arrêté avait été rédigé par le service environnement de la Direction départementale des territoires. Ils ont consulté les membres de la Commission départementale de la chasse et de la faune sauvage, avant d’approuver l’arrêté à l’unanimité moins une voix. La fédération de chasse a simplement fourni un argumentaire technique pour justifier l’évolution des populations et des dégâts, une pratique courante selon la préfecture.

Conclusions

Bref, cette situation met en lumière le besoin d’une plus grande transparence et indépendance dans la rédaction des arrêtés préfectoraux concernant la chasse. La controverse continue de susciter des débats et des interrogations, au grand dam des associations de protection de la faune. Pour eux, il est crucial de continuer à mener des actions pour protéger les espèces vulnérables, et surtout, d’assurer que les décisions administratives ne soient pas influencées par des parties prenantes intéressées.

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