Des lapins en colère : quand une commune est pointée du doigt
Des lapins dévoreurs de récoltes à Ouges
Dans la charmante commune d’Ouges, en Côte d’Or, la situation est pour le moins rocambolesque. Un céréalier, se plaignant de la prolifération de lapins aux appétits dévorants, accuse la municipalité de négligence. Ces lapins, qui ont élu domicile près de l’ancienne déchetterie, se seraient notamment attaqués à trois hectares de plans de moutarde, laissant l’agriculteur dans une colère noire.
Jean-Claude Girard, le maire d’Ouges, a bien du mal à comprendre ces accusations : « C’est la première fois depuis plus de 100 ans qu’on a des dégâts déclarés, issus de lapins de Garenne, qui proviendraient – ça reste à prouver – de la déchetterie d’Ouges, qui finalement ne fait qu’un hectare ! »
Un préjudice au goût amer
L’affaire remonte à l’année dernière. L’agriculteur, estimant son préjudice à plusieurs milliers d’euros, réclame réparation. Deux propriétaires du terrain sont mis en cause et l’office Voies Navigables de France a décidé de régler la somme de 4 600 euros. Mais le maire n’entend pas céder à la pression. « Pourquoi mettre en cause la commune et pas l’armée de l’air ? » interroge-t-il, soulignant que le secteur abrite une belle réserve de chasse.
Un choix alimentaire mystérieux
Mais ce n’est pas tout. La société de chasse, à qui la commune a délégué le droit de chasse sur cette parcelle, est également dans le viseur. Le céréalier lui reproche de ne pas avoir éliminé suffisamment de lapins. Il cherche alors à obtenir 2 754 euros en dommages et intérêts. Le président de la société de chasse s’étonne d’ailleurs que les lapins aient visiblement un goût sélectif, puisque le champ de trèfle adjacent a échappé à leurs agapes incessantes. « Les lapins sauvages mangent du trèfle tout au long de l’année. Pourquoi auraient-ils uniquement ciblé les plants de moutarde ? » s’interroge-t-il.
Un procès qui s’éternise
Malgré la volonté de conciliation, l’affaire semble trop corsée pour être réglée à l’amiable. En conséquence, le céréalier a décidé de saisir la justice. Le maire, quant à lui, reste ferme sur sa position. « Je ne suis pas le maire qui demandera à ce que les lapins de Garenne qui sont sur la déchetterie soient éradiqués. Parce que c’est aussi de la biodiversité pour moi, ils font le plaisir et le bonheur des randonneurs », déclare-t-il, face à une situation qui ne cesse de s’envenimer.
Le procès, déjà reporté à plusieurs reprises, aura une nouvelle audience fixée au 6 octobre 2025. Les amateurs de gibier et les amoureux de la nature attendent, avec un mélange d’impatience et de curiosité, le dénouement de ce feuilleton palpitant.
Actuchassse pour Caninstore
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