La chasse au gabion, essentielle à la biodiversité dans les marais du Cotentin

Le rôle des chasseurs dans la préservation des marais

Depuis le 21 août 2024, près de 7 000 chasseurs de gibiers d’eau ont rejoint leurs résidences secondaires autrement connues sous le nom de gabions dans le département de la Manche. Ils y resteront jusqu’au 31 janvier 2025, marquant la fin de cette pratique ancestrale. « On est arrivé samedi soir. Juste avant 20 heures, avec mon petit-fils, nous avons tiré deux canards, dont un siffleur », raconte Jean-Louis Lehot, une figure bien connue au sein du Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin. Louis, son petit-fils, n’a pas hésité à se lever à 2 h 45 pour veiller le reste de la nuit, ajoutant que « les canards se sont posés juste en face de nous, dans la mare ».

Une matinée de découverte ouverte au public

Le lendemain matin, Jean-Louis, Louis et trois générations de la famille Lehot se sont joints aux membres de l’Association des Sauvaginiers des Marais du Cotentin et du Bessin (ASMCB) pour une matinée de découverte de la chasse au gabion à Auvers, près de Carentan. Une occasion ouverte au public qui a permis de plonger dans les conditions automnales habituelles des « gabionneurs », avec un vent fort et constant accompagné de bruine.

La chasse au gabion : un sujet à controverse

La chasse au gibier d’eau passionne et divise. Pour ses adeptes, elle est essentielle à la gestion de la biodiversité. En effet, les gabionneurs participent à l’observation de la migration des oiseaux et à l’entretien des espaces difficiles d’accès comme les marais du Cotentin, en lien avec les agriculteurs. « Sans nous, les mares ne sont pas entretenues. Elles sont vitales pour la reproduction des oiseaux migrateurs », explique Michel, 71 ans, qui arpente ces terres depuis son enfance.

L’implication des chasseurs dans la recherche scientifique

Selon un arrêté national datant de 1986, les gabionneurs peuvent prélever jusqu’à 25 oiseaux sur 24 heures. De plus, ils sont de plus en plus impliqués dans le suivi scientifique de la migration. Dans la Manche, une centaine de chasseurs identifient les ailes de leurs prélèvements en partenariat avec l’Association nationale des chasseurs de gibiers d’eau (ANCGE). « Cette action, qui existe depuis 9 ans, permet de déterminer le sexe et l’âge des oiseaux », explique Grégoire Fautrat, membre de l’ASMCB et ancien technicien à la Fédération départementale des chasseurs de la Manche. En moyenne, 70 % des prélèvements doivent être de jeunes oiseaux pour évaluer si ce mode de chasse impacte la population des espèces.

Les gabions : un patrimoine familial

Avec environ 650 gabions dans le département de la Manche, dont 500 installés dans les marais, ces structures sont généralement transmises de génération en génération. Parfois, elles sont vendues, et les prix varient considérablement en fonction des équipements, de la fonctionnalité et surtout de l’emplacement, allant de 10 000 à 200 000 euros.

Découvrez toutes nos actualités et offres de chasse sur notre site : Caninstore.

Actuchassse pour Caninstore

Actu chasse