Nord : un nouveau foyer de maladie de la langue bleue détecté
Le sérotype 3 de la fièvre catarrhale ovine fait son apparition en France
Le lundi 5 août 2024, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a confirmé la découverte d’un foyer de fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 3 dans un élevage de Marpent, dans le département du Nord. Inédit en France jusqu’à présent, ce nouveau sérotype s’ajoute aux sérotypes 4 et 8 déjà connus sur le territoire, frappant durement un secteur agricole déjà éprouvé par la maladie.
Qu’est-ce que la fièvre catarrhale ovine ?
La maladie de la langue bleue, scientifiquement appelée fièvre catarrhale ovine (FCO), est une infection virale touchant principalement les ovins, mais également d’autres ruminants comme les caprins et les bovins. Elle est transmise par des moucherons piqueurs du genre Culicoides. Parmi ses symptômes, on trouve de la fièvre, des lésions buccales, des troubles respiratoires, la perte des gestations, des œdèmes et une décoloration bleue de la langue, d’où son nom. La maladie présente un taux de létalité élevé, avoisinant les 30 %, et peut gravement affecter les cheptels sensibles.
Heureusement pour nous, êtres humains, la FCO n’est pas transmissible à l’homme ni aux denrées alimentaires comme le lait ou la viande. Apparue en Afrique, cette maladie est endémique dans la ceinture intertropicale et s’est propagée en Europe depuis 1998, atteignant la France en 2006.
Situation actuelle en France
Avec la découverte de ce troisième sérotype, la situation devient plus préoccupante. Le sérotype 3 (FCO-BTV3) avait été détecté pour la première fois en Europe à la fin de l’année 2023, avant de s’étendre aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne, et désormais en France. La préfecture du Nord a aussitôt réagi en instituant une zone “régulée” allant du Pas-de-Calais à la Moselle afin de limiter les mouvements de ruminants sensibles.
Stéphan Zientara, directeur du laboratoire de santé animale de l’Anses, a mis en garde sur la gravité de la situation : “Le sérotype 3 est une menace pour le cheptel ovin français puisqu’il induit des manifestations cliniques conséquentes. Très clairement, il y a des ovins qui meurent”. Les insectes piqueurs, capables de traverser les frontières, ont introduit le virus dans un élevage de Marpent, causant une grande inquiétude dans le secteur.
Bruno Leclercq, animateur de l’association ovine des Hauts-de-France et de Normandie, a souligné les dangers : “Si on ne protège pas le cheptel aujourd’hui, c’est l’avenir de notre filière viande qui est en jeu”, rappelant les ravages causés par le sérotype 8 en 2006-2007.
Mesures de prévention et de contrôle
Pour combattre cette menace, une campagne de vaccination a été lancée en urgence. Les éleveurs concernés peuvent passer commande de vaccins auprès de vétérinaires sanitaires, disponibles à partir du 14 août, avec une deuxième livraison prévue pour le 31 août. L’objectif est de réduire les signes cliniques et de prévenir la mortalité.
En conclusion, la détection du sérotype 3 de la FCO représente une menace sérieuse pour les élevages de ruminants en France. Des efforts constants en matière de vaccination sont cruciaux pour protéger les cheptels et minimiser les impacts économiques. Cette situation rappelle d’autres maladies émergentes comme la maladie d’Aujeszky ou celle du cerf zombie.
Actuchasse pour Caninstore
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