Traditions cynégétiques en question : les enjeux de la chasse dans le Gers

Un rassemblement au cœur des traditions et des défis environnementaux

La grande assemblée des chasseurs du Gers, tenue à Mirande le 5 avril, a attiré une foule considérable, illustrant l’intérêt croissant pour les enjeux cynégétiques. Élus et représentants du monde de la chasse se sont réunis pour discuter des défis liés à la biodiversité, à la régulation des espèces, et à la préservation des pratiques traditionnelles.

La chasse à la palombe : tradition sous pression

Parmi les sujets brûlants discutés, la chasse à la palombe au filet a été au centre des débats. Cette pratique traditionnelle est aujourd’hui confrontée à une pression réglementaire accrue. Un intervenant a rappelé que « la Commission européenne a le pouvoir de stopper le contentieux si elle constate que les questions ont été adéquatement abordées. » Pour défendre cette méthode, un mémorandum a été élaboré pour prouver son caractère sélectif et peu prédateur, avec seulement 6 000 palombes capturées sur les 60 000 prélevées annuellement. « Il est essentiel que la Commission vienne sur le terrain pour comprendre la réalité de notre pratique », a-t-il ajouté. Pour la saison 2025/2026, le Gers dénombre 1 452 palombières, dont 271 sont équipées de filets.

Dégâts du grand gibier : une problématique croissante

Les prélèvements de sangliers continuent d’augmenter, atteignant un chiffre impressionnant de 926 en 2024, triplant ainsi par rapport à l’année précédente. Les chevreuils connaissent également une situation similaire. Serge Casteran, président de la fédération du Gers depuis vingt ans, a annoncé sa démission, suscitant des interrogations et de l’agacement parmi certains chasseurs. L’annonce d’un « malus », une pénalisation financière pour les territoires subissant des dégâts, a également été mal reçue. « Les dégâts croissent chaque année, et cela demeure un sujet de discorde avec le monde agricole et les autorités », a rappelé un participant.

Un plan d’action en réponse aux dégâts

Suite à un audit de plus d’une trentaine de sociétés de chasse, un plan d’action a été mis en place. Ce dernier comprend l’utilisation de chevrotine réglementée, la possibilité d’agrainer et de piéger le sanglier, ainsi qu’une coordination renforcée avec les lieutenants de louveterie. Cette régulation est encadrée par des règles nationales, permettant chaque département d’adapter son plan de chasse en fonction des dégâts et des impératifs agricoles.

Un nouveau visage à la tête de la fédération

Au mois de juillet, Glady Gonnet fera son entrée en tant que nouvelle directrice de la fédération de chasse du Gers. Membre de l’équipe depuis cinq ans, elle est diplômée en écologie et biologie évolutive. « L’opportunité m’a été présentée avec le départ de Jocelyn Moreau, et ma connaissance du terrain me motive à mener ces projets », a-t-elle déclaré. Elle sera responsable de la mise en œuvre d’initiatives cruciales pour adapter la chasse aux défis environnementaux actuels.

Les chasseurs et élus du Gers manifestent ainsi une volonté commune de concilier traditions locales et régulation indispensable pour répondre aux défis sociétaux et écologiques. Un débat qui n’a pas fini de faire couler de l’encre.

Actuchassse pour Caninstore

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