Somme : Densités de perdrix grises en chute libre

La perdrix grise, autrefois considérée comme le meilleur allié des cultures de blé, semble désormais avoir fait un virage à 180 degrés. Les populations de cet oiseau emblématique s’effondrent dans la région de la Somme, passant de 35 couples aux 100 hectares dans les années 2000 à un désolant 4 couples en 2025.

Des chiffres alarmants

Richard Bouteiller, responsable du service technique de la fédération départementale des chasseurs de la Somme, constate une lente mais inquiétante descente. « Nos populations s’effondrent », déclare-t-il. Avec ses 40 ans d’expérience, il a observé la diminution des densités de perdrix grises comme un phénomène inévitable, pourtant évitable. Les conséquences sont terriblement claires : les moissons précoces de cette année, réalisées dès le 13 juillet, coïncident avec le cycle de reproduction des perdrix, détruisant ainsi leurs nids avant même la naissance des jeunes.

Moissons précoces et menace de prédation

Les conditions climatiques et l’évolution des méthodes de culture affectent directement la perdrix grise. Les moissons de plus en plus précoces créent une compétition pour l’espace et la survie. À ce jour, les seuls refuges dont disposent ces oiseaux sont situés dans des zones industrielles ou des friches. Malheureusement, ces endroits ne suffisent pas à inverser la tendance.

Aide et initiatives pour le repeuplement

La fédération de la Somme prend les choses en main avec des subventions pour le repeuplement qui peuvent atteindre jusqu’à 85%. Cependant, ces aides viennent avec des conditions strictes. Les chasseurs doivent démontrer un engagement dans le piégeage des prédateurs avant de bénéficier d’une aide. Un effort de piégeage est ainsi nécessaire, allant de 40% à 85% en fonction des actions menées.

Un élevage bien pensé pour la survie de l’espèce

En collaboration avec d’autres fédérations, la Somme participe à un programme d’élevage qui récupère des œufs de perdrix sauvages, permettant ainsi de soutenir la biodiversité de ces oiseaux. Cet élevage privilégie les comportements naturels, offrant un espoir de voir ces perdrix s’établir durablement dans leur milieu.

Aménager le territoire : un impératif

Pour Richard, il ne suffit pas de planter quelques bandes enherbées pour sauver la perdrix grise. Les défis sont multiples et comprennent les fortes chaleurs, l’accès limité à l’eau et la disparition d’insectes, essentiels à l’alimentation des jeunes perdrix. La route vers la restauration des populations de perdrix grises passera sans doute par une coopération étroite avec les agriculteurs, afin d’assurer un équilibre entre rentabilité et préservation.

Alors, qu’est-ce que tout cela signifie pour les chasseurs et les amoureux de la nature ? Un besoin urgent de repenser les pratiques agricoles et d’intégrer des solutions innovantes pour protéger cette espèce menacée. En engageant un dialogue avec le monde agricole, il est possible d’espérer un avenir meilleur pour les perdrix. Comment la chasse peut-elle contribuer à cela ? Seule une collaboration sincère entre chasseurs et agriculteurs pourra apporter des changements significatifs.

Actuchassse pour Caninstore

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