Combien y a-t-il de castors en France ?
Le Retour du Castor en France : Une Renaissance Impressionnante
Avec l’implantation du réseau castor, nous disposons enfin de données précises sur la population de ce rongeur qui avait pratiquement disparu au début du 20e siècle. Déjà au 12e siècle, la destruction de son habitat avait commencé, tout comme sa traque pour sa précieuse fourrure, sa viande et le castoréum. Ces facteurs combinés ont provoqué une chute drastique de sa population, autrefois présente de la Péninsule Ibérique à la Sibérie orientale. Cette persécution était exacerbée par les primes offertes, la déforestation et les aménagements hydrauliques massifs de l’ère industrielle.
Au 20e siècle, seuls quelques castors survivaient dans le sud du Rhône et en Camargue. Au bord de l’extinction, des mesures de protection et des projets de réintroduction ont été lancés :
- 1909 : Un arrêté préfectoral interdit la chasse du castor dans les trois derniers départements français où il subsiste (Gard, Vaucluse, Bouches-du-Rhône).
- 1957 : La première réintroduction de cinq castors dans la Versoix, une rivière frontalière entre la France et la Suisse.
- 1968 : Le castor est la première espèce de mammifère sauvage reconnue comme protégée.
- 1974 : Treize castors sont relâchés près de Blois (Loir-et-Cher), dans la Loire.
La population de castors a été multipliée par 150 en un siècle. En 2009, environ 14 000 à 16 000 individus habitaient la France contre seulement 3 000 en 1965 (sur 17 600 km de cours d’eau prospectés). En 2023, le castor est présent sur plus de 18 000 km de cours d’eau (sur plus de 33 000 km prospectés), avec une population estimée à au moins 20 000 individus. Désormais, quatre des cinq grands bassins fluviaux français voient leur population de castors croître. La Suisse, la Belgique et le Luxembourg participent également à sa préservation, et même en Angleterre, des réintroductions ont lieu, y compris à Londres.
Le Castor : Un Ingénieur des Écosystèmes
Il existe deux espèces principales de castors : le Castor d’Eurasie (Castor fiber) et le Castor du Canada (Castor canadensis). Ce mammifère semi-aquatique, le plus gros rongeur d’Europe, peut peser jusqu’à 21 kg et mesurer jusqu’à 1,20 mètre. Adapté à la vie aquatique grâce à ses membres postérieurs palmés, sa queue aplatie et sa fourrure imperméable, il est principalement herbivore, consommant branchages, feuillages et écorces. Les traces de cet animal sont visibles grâce aux arbres écorcés et coupés par ses incisives. Ces matériaux ne servent pas seulement de nourriture mais permettent également de construire son gîte (le terrier-hutte) et des barrages sur les cours d’eau.
Les castors sont surnommés « ingénieurs des écosystèmes » grâce à leur talent pour bâtir des barrages. Composés de matériaux naturels (branches, boue, sédiments), ces structures permettent toujours à l’eau de s’écouler et évoluent constamment selon l’activité de l’animal. Certains barrages sont abandonnés et se dégradent progressivement, tandis que d’autres sont construits pour une utilisation temporaire. Ces barrages façonnent ainsi de manière dynamique le paysage et l’écosystème environnant.
La Surveillance du Castor Canadien
L’introduction du Castor canadien en Europe représente une menace potentielle pour le Castor d’Eurasie en raison de la compétition pour les habitats et ressources alimentaires. Deux populations actives sont présentes, une en Finlande-Russie et l’autre en Allemagne-Belgique-Luxembourg. Une surveillance est donc en place pour prévenir leur arrivée en France, notamment dans le bassin versant de la Moselle. Cette surveillance passe par la collecte de matériel pour analyses génétiques (échantillons sur cadavres, pièges à poils). Pour l’instant, aucun individu n’a été identifié en France, et les populations de nos voisins semblent sous contrôle.
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