Cohabitation au jardin avec la faune sauvage

Sangliers, limaces… La cohabitation au jardin

Quand les sangliers s’invitent au potager

La moitié de notre récolte de pommes de terre a été dévorée par les sangliers. La grosse laie, elle-même, ne passe pas sous notre filet de protection. Mais ses marcassins, plus agiles, ont réussi à soulever la barrière et à s’infiltrer dans le potager.

Ces petits intrus ont également rasé un jeune pêcher chargé de fruits, ratiboisé les petites salades, et promené leur groin dans le sol frais au pied des tomates, aubergines et poivrons. Le système d’arrosage et le paillage n’ont pas été épargnés non plus. Tout cela marque la troisième fois depuis début juillet que nous avons dû remettre de l’ordre après leur passage.

Une nuit, une lutte constante

Trouver le temps pour bichonner nos plantations est déjà une challenge. Alors, imaginez lorsque les sauvages de la forêt d’en face ajoutent à cela en venant croquer le fruit de notre travail. Ils reviennent toutes les nuits, parfois même en plein jour, et n’ont peur de rien. La laie charge les chiens et revient malgré tout dès que l’occasion se présente.

Un soir, mon compagnon a réussi à les chasser du terrain, mais quelques heures plus tard, ils étaient de retour. Chaque matin apporte une nouvelle mauvaise surprise dans le potager. Cela fait sept ans que la situation s’aggrave. Les sangliers ont compris que notre jardin était un festin inépuisable et sont devenus de fidèles visiteurs. La colère monte.

Cohabiter avec le vivant, un défi écologique

L’idée de cohabiter avec la nature est séduisante en théorie, mais la pratique est une tout autre affaire, surtout lorsqu’on décide de produire une partie de notre alimentation. Nous ne sommes pas des agriculteurs, nos revenus et notre survie ne dépendent pas de nos récoltes. Pourtant, le défi reste de taille.

Se remettre en question devient inévitable. « As-tu bien protégé ton potager ? » s’interroge-t-on. Si la clôture a cédé, était-elle mal mise ou mal choisie ? Devons-nous nous barricader davantage ?

Les solutions et compromis

Pour le petit pêcher ravagé, le filet avait été mal remis faute de temps. On l’a payé cher. Mais pour le reste, mon compagnon et la voisine ont passé tout le printemps à renforcer la clôture, bien que notre jardin reste ouvert sur la route. Barricader entièrement notre terrain, est-ce réellement une solution ?

Nous avons installé un filet autour du potager, électrifiable. Malheureusement, l’humidité ambiante rend l’électricité inefficace. Cette année, mon compagnon en a assez et envisage de faire appel à la société de chasse pour régler le problème.

Une confrontation avec la nature

Dans notre potager, chaque action prisée pèse sur notre conscience écologique. Nous savons que le moindre désherbage dérange d’autres vivants. Pourtant, chaque geste est évalué, balancé entre ses conséquences pour le vivant, nos besoins, et nos moyens.

En ce moment, notre prairie fleurie est un paradis pour les abeilles et autres pollinisateurs. Toutefois, cette profusion de vie transforme notre jardin en jungle infranchissable. Alors, nous tondons, mais partiellement, laissant des îlots pour les insectes et les sauterelles. C’est un compromis.

Assumer et compenser

Pour subvenir à nos besoins, nous prenons de l’espace aux autres vivants, imposant notre volonté. Cette violence, autrefois déléguée à d’autres, est désormais assumée directement. Je tente de compenser en offrant un habitat diversifié aux autres créatures : herbes variées, haies, arbres, ronciers, points d’eau.

Nous espérons sincèrement que cette diversité profitera à de nombreux vivants. Grâce aux fruitiers et aux fleurs, nous croyons offrir un festin à bien plus d’êtres que notre petite famille.

Ainsi, je cohabite, collabore, échange et accueille avec mes colocataires du jardin. Parfois, je négocie, compose, et comme dans toute relation, je pose des limites. Cependant, il est probable que nos visiteurs nocturnes ne passent pas tous l’été.

Signé : Actuchasse pour Caninstore

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