Des chasseurs en déclin face à une population de sangliers en hausse
L’ouverture de la chasse est prévue pour ce dimanche en Dordogne, mais tous les observateurs s’accordent à dire qu’il y a un nombre croissant de sangliers à gérer, tandis que le taux de chasseurs ne cesse de diminuer. La Fédération des chasseurs de Dordogne, désireuse de redorer son image et d’attirer de nouveaux adhérents, se retrouve face à un défi de taille.
Avec moins de 16 000 chasseurs recensés l’an dernier, la Dordogne en comptait trois fois moins qu’il y a cinquante ans, avec une chute remarquée par rapport aux 25 000 en 2010. Laëtitia Deville, directrice de la Fédération, souligne que la passion pour la chasse n’a pas disparu, mais que les jeunes se laissent distraire par une multitude d’activités. Qui aurait cru qu’une partie de foot ou de rugby puisse détourner une personne du tir de la grive ? Une réalité d’autant plus accentuée par l’urbanisation qui a éloigné les jeunes des traditions rurales.
Un défi générationnel
La moyenne d’âge des chasseurs reste stable, avec 56 ans pour les hommes et 41 ans pour les femmes. Pour attirer un public plus jeune, la Fédération déploie des stratégies modernes, utilisant les réseaux sociaux et organisant des événements comme « un dimanche à la chasse » ou « le brame du cerf ». Cependant, ces initiatives ne suffisent pas à compenser le manque de nouveaux adhérents. Laëtitia Deville insiste : il faut changer les mentalités sur la chasse, son importance pour la sécurité et la régulation des espèces.
Des coûts en hausse et un équilibre délicat
Au-delà des stigmates, de nombreux chasseurs soulignent la hausse des coûts liés à leur passion. Le prix des munitions a doublé et le permis de chasse s’élève à 180 euros, des frais qui ne cessent de peser sur le portefeuille. Laëtitia Deville explique que les frais du permis sont dictés par l’État et qu’il est essentiel de compenser les dommages causés par les sangliers aux cultures agricoles, un équilibre nécessaire mais difficile à trouver.
Une gestion des sangliers délicate
La surpopulation de sangliers devient un sujet de préoccupation majeur. La directrice de la Fédération indique que les chasseurs travaillent ardemment à réguler cette espèce, cependant, le réchauffement climatique joue un rôle dans leur reproduction rapide. Avec un nombre de chasseurs en baisse, la difficulté à maintenir cette régulation s’intensifie. Laëtitia Deville résume : « Moins de chasseurs, plus de sangliers » est une équation de plus en plus complexe à gérer.
La pression pour prélever des sangliers touche également le moral des chasseurs. Beaucoup avouent ne plus ressentir le plaisir qu’ils éprouvaient auparavant, la passion étant remplacée par une obligation. Laëtitia Deville reconnaît cette difficulté et appelle à une mobilisation pour améliorer l’image du chasseur, souvent perçu comme un simple bourreau.
L’ouverture de la chasse, programmée pour ce dimanche, pose ainsi un regard nuancé sur l’évolution de cette pratique en Dordogne. La fédération continue son engagement pour promouvoir une chasse responsable et durable tout en tentant d’éclaircir les préjugés qui l’entourent.
Actuchassse pour Caninstore
Découvrez plus d’articles sur la chasse en visitant notre site : Caninstore.