La chasse au loup : un débat entre agriculteurs et défenseurs de la nature
Éleveurs du plateau de Millevaches face à un dilemme : autoriser la chasse au loup ou le protéger ? Cette question divise toujours autant, avec 14 arrêtés d’autorisation de tirs de défense accordés, mais jugés insuffisants par les agriculteurs. Tandis que ces derniers réclament la possibilité de chasser le loup, les défenseurs de l’environnement continuent de prôner la coexistence.
Des éleveurs sur le qui-vive
« On a commencé par rentrer les moutons tous les soirs et les sortir le matin. Cela n’a pas suffi, puisqu’on a eu quatre attaques en pleine journée ! », déclare Baptiste Hayma, éleveur à Saint-Merd-les-Oussines, en Corrèze. Pour protéger son troupeau, une partie des moutons est désormais confinée dans la bergerie. Habituées aux prés verdoyants, ces bêtes passent désormais leurs journées confites dans cet abri, par crainte des prédateurs. Baptiste et son frère Justin espéraient que les tirs de défense, bien que présents, seraient plus efficaces : « Depuis l’année dernière, il y a eu quelques tirs, mais pas de loup tué. Et paradoxalement, la population de loups a doublé », ajoute-t-il, l’air résigné.
Un cheptel en baisse
La situation est devenue insoutenable. En l’absence de solutions, le cheptel des frères Hayma est passé de 230 à 90 têtes. Les défis s’accumulent, notamment la nécessité de posséder un permis de chasse valide et d’être sur le terrain au bon moment pour abattre le loup, si l’occasion se présente. « C’est un stress supplémentaire, alors qu’on a tellement d’autres tâches à gérer : les récoltes, s’occuper des autres animaux. On ne peut pas passer notre temps à surveiller », s’irrite Justin.
Un appel à la régulation
Face à l’augmentation des attaques du prédateur, les agriculteurs ne se contentent plus de réclamations : « Nous voulons que le loup devienne chassable. La régulation doit être appliquée, car, aujourd’hui, c’est surtout nos animaux d’élevage qui sont régulés ! », dénonce Marie-France Forest, secrétaire générale de la FDSEA 19.
Conflit entre protection et nécessité
La Corrèze accueille actuellement sept loups, et la polémique ne s’apaise pas. Les 14 arrêtés de tir de défense suscitent l’ire des associations écologistes qui, déboutées par le tribunal administratif de Limoges, exigent le retrait de ces autorisations avant de s’asseoir à la table des négociations avec le Préfet. L’association Carduelis, qui suit un couple de loups gris avec quatre louveteaux, plaide pour des mesures d’effarouchement et des solutions permettant une coexistence pacifique entre loups et éleveurs.
Le débat fait rage et il semble que la décision autour de la chasse au loup soit encore loin d’être tranchée. Entre la légitime protection des éleveurs et la sauvegarde d’une espèce, la question de la régulation du loup nécessite une réflexion profonde et nuancée.
Actuchassse pour Caninstore
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