Bordeaux : Le Sanglier Urbain, Mal Connu mais Digne d’une Thèse
La nature semble avoir repoussé ses frontières, et ce n’est pas sans conséquence pour les citadins bordelais. Les sangliers, ces intrus indésirables mais fascinants, ont déboulé en ville, suscitant autant de frayeurs que de curiosité. Mal aimés et mal connus, ils ont pourtant fait l’objet d’une thèse récompensée, un premier pas vers une meilleure compréhension.
Une Thèse Préhistorique
Carole Marin, doublement docteure, a récemment remporté le prix de la thèse 2024 du Comité national français de la géographie pour son étude intitulée « Sauvage en Ville, le sanglier de Bordeaux ». Une récompense qui met en lumière un phénomène méconnu : la présence croissante du sanglier dans les espaces urbains.
Du Congo à Bordeaux
Avec un passé de vétérinaire et une première expérience de recherche en République démocratique du Congo sur la vente illégale de chimpanzés, Carole Marin a tôt fait de constater que la gestion des espèces nécessite une perspective politique et sociale. En 2017, elle commence à s’intéresser à la géographie et se lance dans l’étude de l’animal problématique par excellence sur un terrain où il semble déplacé : le sanglier en ville.
Des Chiffres Déroutants
Dans la métropole bordelaise, le nombre de sangliers abattus par les lieutenants de louveterie est passé de 70 en 2013 à 500 en 2021. Une augmentation de sept fois qui illustre l’urgence de comprendre ce phénomène.
Technologie et Terrain
Pour sa recherche, Carole Marin a utilisé des collier GPS et des relevés d’indices pour suivre les déplacements des populations de sangliers. Ses conclusions indiquent que la présence de ces animaux est favorisée par la nature en ville, offrant des zones propices pour se reposer, se reproduire, s’alimenter et se déplacer.
Des Zones de Confort
Les sangliers ne se montrent pas difficiles : bien qu’ayant besoin de forêt, ils sont indifférents à sa fragmentation. Ils investissent les trames vertes urbaines, des espaces non spécialement conçus pour eux mais qui se révèlent très hospitaliers.
Des Comportements Variables
Certaines sangliers se contentent d’un territoire de 1,5 km², tandis que d’autres parcourent jusqu’à 64 km². Cette adaptabilité exceptionnelle les conduit parfois à des comportements étonnants, comme traverser la Garonne pour passer quelques jours sur l’île d’Arcins.
Réponses Multiples au Problème
La gestion des sangliers en milieu urbain pose des défis complexes. Certains préconisent des battues pour réduire la densité, tandis que d’autres préfèrent cibler les zones à problèmes ou opter pour une chasse à l’affût. Hélas, le manque de communication entre les différents acteurs – chasseurs, élus, agriculteurs et scientifiques – rend toute solution unanime difficile à atteindre.
Et Après ?
Carole Marin n’a pas l’intention de s’arrêter là. Sa base de données n’est qu’une ébauche, et elle continue son travail en postdoctorat avec une équipe pluridisciplinaire en partenariat avec la Métropole. « Trouver des solutions efficaces est notre feuille de route », déclare-t-elle. L’une de leurs premières propositions est la création d’un outil de suivi alimenté par toutes les parties prenantes, une tentative pour comprendre et gérer cet imprévisible cochon urbain.
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