Accord sur la chasse aux oiseaux migrateurs : Entre victoire des chasseurs et compromis gouvernemental

Le ministère de la Transition écologique et les chasseurs ont récemment annoncé avoir trouvé un terrain d’entente concernant les restrictions sur la chasse de plusieurs oiseaux migrateurs, y compris certaines espèces de canards. Cet accord, dont les détails sont encore en cours d’élaboration, a suscité des réactions diverses, tant du côté des chasseurs, qui s’en réjouissent, que du gouvernement, qui le qualifie de compromis acceptable.

Mobilisation des chasseurs et réécriture de l’arrêté

La pression exercée par les chasseurs a été significative : plus de 17 000 personnes, principalement des adeptes de la chasse au gibier d’eau, ont signé une pétition contre le projet d’arrêté initial. Ce dernier prévoyait d’imposer un moratoire sur la chasse du fuligule milouin et de faire avancer la fermeture anticipée de la chasse pour d’autres oiseaux migrateurs. Face à cette fronde, le projet est désormais en phase de réécriture.

Concessions et modifications des mesures

Les représentants des chasseurs ont réussi à obtenir plusieurs concessions. Selon les sources officielles, un compromis a été atteint grâce aux contre-propositions de la Fédération nationale des chasseurs, dirigée par Willy Schraen. Ce dernier affirme : « On a trouvé un point d’équilibre intéressant ». De son côté, un membre du cabinet de la ministre Agnès Pannier-Runacher souligne : « Il était évident que la discussion avec les chasseurs n’allait pas déboucher sur des mesures plus restrictives ». Ainsi, des espèces comme l’eider à duvet, classée en danger critique d’extinction, continueront d’être chassées tout en bénéficiant d’un moratoire de dix ans.

Les nouvelles réglementations sur les prélèvements

Pour d’autres espèces, un nouveau système de quota a été mis en place, permettant aux chasseurs de prélever jusqu’à 25 oiseaux par nuit de hutte et 15 par chasseur par jour pour les canards siffleurs, pilets, souchets et sarcelles d’hiver. Ce quota, certes élevé, soulève des interrogations chez les experts qui le jugent peu contraignant. Les conditions de chasse pour la grive mauvis, quant à elles, ne subissent aucune modification.

Vers une gestion adaptative

Le ministère s’oriente également vers la mise en place d’une « gestion adaptative », qui devrait permettre de mieux suivre et réguler les prélèvements. Pascal Meheust, un chasseur expérimenté, commente : « Cette évolution pourrait favoriser une meilleure régulation à long terme. » Bien qu’il reconnaisse que la pression de chasse ne sera pas diminuée immédiatement, il reste optimiste sur les perspectives futures.

Négociations européennes à l’horizon

Les futures discussions prévues pour fin 2025 dans le cadre européen pourraient être déterminantes. Il est à noter que les restrictions négociées par la France sont moins sévères que celles demandées par la Commission européenne, qui réclamait notamment des moratoires pour plusieurs espèces et une réduction de moitié des prélèvements. Pour l’instant, la France continue de résister à certaines recommandations, laissant ainsi la porte ouverte à des débats futurs sur la gestion des populations d’oiseaux migrateurs.

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