60 000 euros de dommages et intérêts pour avoir tué un rapace
Un acte de braconnage lourdement condamné à Grenoble
S’il est inacceptable de tuer un rapace volontairement, il est important de mettre les choses en perspective : « On parle d’un oiseau, pas d’une vie humaine ». Une somme d’argent n’est peut-être pas la meilleure façon de susciter une prise de conscience. En février dernier, deux jeunes ont abattu un rapace, précisément un pygargue à queue blanche. Cet acte de braconnage a été sévèrement condamné par le tribunal correctionnel de Grenoble. Le pygargue abattu était une espèce particulièrement menacée et protégée, faisant l’objet d’un programme de réintroduction. L’affaire avait déjà fait parler d’elle il y a deux mois.
L’histoire de Morzine
L’oiseau en question n’était pas un simple inconnu parmi les cieux. Il s’appelait Morzine, relâché en 2023 dans le cadre d’un programme de réintroduction du pygargue à queue blanche, l’une des espèces d’aigles les plus rares en France avec moins de 30 individus dans la nature. Lors des audiences, l’avocat des deux jeunes jugés avait bondi lorsque la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) s’était portée partie civile et réclamait 81 000 euros de réparation. « Une curée financière. Certains sont là pour renflouer les caisses. Il faut garder raison, on parle d’un aigle emblématique qui déchaîne les passions. Mais ce n’est qu’un oiseau », a défendu Maître Detroya.
Peines exemplaires pour un braconnage
Mercredi, le tribunal correctionnel a rendu son verdict. Le tireur a été condamné à quatre mois de prison avec sursis et 61 301 euros de dommages et intérêts, à verser aux associations de protection de la nature constituées parties civiles dans cette affaire. La LPO, qui avait demandé plus de 80 000 euros, recevra 30 000 euros. De plus, le permis de chasse du tireur a été retiré et une interdiction de détenir une arme pendant trois ans a été imposée.
Le demi-frère du tireur, présent au moment des faits, a été relaxé de l’accusation de « complicité de destruction d’une espèce protégée ». Toutefois, il a été condamné à deux amendes : l’une pour avoir déplacé le corps de l’oiseau, l’autre pour « conservation d’une espèce protégée » car il avait prélevé des plumes du pygargue. Ces peines figurent parmi les plus sévères prévues par le Code de l’environnement, relevant ainsi de la criminalité grave dans ce domaine, d’après le tribunal.
Des sanctions financières, vraiment efficaces ?
Sans aucun doute, cet acte de braconnage méritait d’être puni. Mais fallait-il aller jusqu’à infliger un tel montant de dommages et intérêts ? Les véritables « rapaces » dans cette affaire sont-ils vraiment les aigles, ou bien des associations de protection de la nature avides de compensation financière ? Une peine de travaux d’intérêt général pour ces braconniers aurait peut-être été plus appropriée. Pourquoi pas au sein même de la structure qui réintroduit ces majestueux aigles ?
Actuchassse pour Caninstore
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