Chevrotine : Entre légendes et réalités
L’utilisation de la chevrotine : Mythes et Vérités
30 départements ont réhabilité l’usage de la fameuse munition. Mythique pour beaucoup, madeleine de Proust cynégétique pour certains, inacceptable pour d’autres. Penchons-nous sur les faits, la science et les légendes !
Un usage restreint, certainement pas restrictif !
Comparaison n’est pas raison. Mettre en parallèle une arme rayée de calibre 9,3×62 ou 300WM avec un calibre 12 chargé de chevrotines, c’est comme évaluer un dauphin sur sa capacité à grimper aux arbres. Une arme à canon rayé est conçue pour assurer une létalité sûre à des distances importantes. Les 4000 joules d’un projectile unique ne sont pas totalement transmis à l’animal en raison des phénomènes d’expansion et de fragmentation. Une munition de qualité, chargée de grains de plomb dits « chevrotine » (9 ou 12), doit être examinée en termes d’énergie « par grain », variant entre 250 et 400 joules. La distance efficace de tir est proportionnellement réduite par le déficit d’aérodynamisme et l’énergie individuelle moindre.
Conscience des effets et maîtrise de soi
Le comportement du chasseur est l’élément clé lors du tir du sanglier avec une chevrotine. Que ce soit au poste ou en tir de rencontre, le chasseur ne doit pas se laisser emporter par l’émotion et doit s’en tenir à une distance de tir réduite, souvent déterminée à l’avance lors d’une chasse en battue. Une distance de 25 mètres est considérée comme la dernière limite d’un tir raisonnable, maximisant les chances de mort immédiate ou d’atteinte mortelle rapide. Avec la chevrotine, la personne utilisant l’arme détient les clés de l’éthique et de l’efficacité.
Chasser autrement
Une très faible distance de tir implique de repenser la chasse. Oubliez les lignes de chasseurs et les postes choisis à l’emporte-pièce. L’observation et le placement au plus près des coulées deviennent déterminants. C’est une belle manière de réapprendre les fondements de la chasse en battue et de retrouver les finesses qui font tout son charme.
Ricochets : l’argument conditionné par les idées reçues ou les tests orientés…
Ici encore, le comportement du chasseur est central. Bien que la portée faible d’une chevrotine soit rassurante, il faut observer la réalité du terrain. Respecter les angles de sécurité et maintenir une distance de tir très faible réduit l’angle de tir du chasseur. Les grains de chevrotines, dans ce cadre, ne défieront pas plus les lois de la physique qu’un projectile type slug pour fusil lisse, qui possède une énergie de l’ordre de 3500 joules.
En somme, la mauvaise presse de la chevrotine est liée à des usages inappropriés. Les armes et les munitions ont évolué vers plus de performance. Espérons qu’à l’avenir, vienne le temps d’une évolution des comportements.
À retenir
La chevrotine, avec ses spécificités et ses contraintes, reste une munition de choix pour ceux qui maîtrisent son utilisation et respectent les règles de sécurité. Elle offre une autre approche de la chasse, plus proche, plus intense, et peut-être plus éthique.
Actuchassse pour Caninstore
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