Aveyron : La Suspension de l’Arrêté sur la Chasse au Blaireau Éveille la Controverse

Un Nouveau Coup d’Arrêt à la Régulation du Blaireau en Aveyron

Le tribunal administratif vient de suspendre l’arrêté préfectoral autorisant la période de chasse complémentaire du blaireau en Aveyron. Conséquence immédiate : la vènerie sous terre, pourtant pratiquée pour réguler cette espèce prolifique, se retrouve interdite. Une décision qui ne manque pas de susciter de vives réactions, tant du côté des chasseurs que des associations animalistes.

Les Vainqueurs : Les Associations Animalistes

Les défenseurs de la cause animale ont de quoi célébrer. Après avoir obtenu des succès similaires dans le Finistère, le Cher et les Pyrénées-Atlantiques, c’est au tour de l’Aveyron de voir son arrêté suspendu. One Voice et AVES France sont en tête de cette lutte acharnée contre divers modes de chasse. Chaque année, ces associations n’hésitent pas à déposer des recours pour contester les arrêtés préfectoraux, et ils remportent souvent gain de cause.

Les Chasseurs sur la Défensive

Les chasseurs, eux, expriment leur exaspération. De leur point de vue, la chasse française subit des attaques incessantes qui menacent sa pérennité. Après la remise en cause de la chasse aux pantes et à la matole dans le Sud-Ouest, c’est désormais la vènerie sous terre qui se voit menacée. Les craintes des chasseurs vont au-delà de ces pratiques spécifiques : ils redoutent que cela ouvre la voie à des restrictions sur d’autres formes de chasse, comme celle à la palombe ou au brocard.

Un Constat Alarmant des Dégâts

Le blaireau est loin d’être un simple habitant inoffensif des forêts de l’Aveyron. Les agriculteurs et éleveurs locaux rapportent des dégâts considérables causés par ces animaux. Le but de la chasse au blaireau n’est pas d’exterminer l’espèce, mais bien de limiter les nuisances. Les populations de blaireaux sont suivies de près pour éviter qu’elles ne provoquent des dommages irréparables aux cultures et aux infrastructures.

Régulation et Santé Publique

Outre les dégradations matérielles, les blaireaux jouent un rôle inquiétant dans la propagation de maladies telles que la tuberculose bovine. L’élevage étant une part essentielle de l’économie locale, les éleveurs s’inquiètent de cette décision qui pourrait augmenter les risques sanitaires. La régulation des blaireaux vise aussi à minimiser ces risques, en adéquation avec les rapports sanitaires qui soulignent l’importance de maîtriser les populations vectrices de maladies.

Statistiques et Répercussions

L’année dernière, l’Aveyron comptait environ 15 000 blaireaux. Malgré l’importance de cette population, les associations comme One Voice continuent de se féliciter de leur succès judiciaire, affirmant avoir « sauvé la vie » de 400 blaireaux dans le Cher et l’Aveyron combinés. Ce chiffre peut sembler dérisoire face à la population totale, mais il soulève des préoccupations sur l’autorité des décisions préfectorales et sur la gestion du territoire.

Débat Ouvert et Conséquences Économiques

La suspension de cet arrêté ouvre un débat crucial : comment concilier la protection animale et la gestion pratique des territoires ruraux ? Les associations animalistes ne porteront sans doute pas la responsabilité des indemnités à verser lorsque les blaireaux causeront des dégâts. Les chasseurs, pour leur part, se demandent jusqu’où ira cette vague de contestations et comment ils pourront se défendre à l’avenir.

Conclusion: Un Équilibre à Trouver

L’arrêté suspendu en Aveyron est un nouvel épisode dans une bataille qui ne fait que commencer. Il est essentiel de trouver un équilibre entre la régulation nécessaire des populations animales et le respect des droits des citoyens et des animaux. Les prochaines étapes de ce débat promettent d’être intenses, avec des implications majeures pour la gestion de la faune et des territoires ruraux.

Article rédigé par Actuchasse avec notre partenaire à la une : Caninstore

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