Les sangliers prolifèrent près des maisons au nord du bassin d’Arcachon : « On sera envahis si on laisse faire »

Sangliers à Taussat, une invasion inquiétante

Vendredi 31 mai, une habitante de Lanton a surpris des sangliers au bord de sa maison. Une scène de plus en plus fréquente au nord du bassin d’Arcachon. Les sangliers ont été aperçus dans le quartier de Taussat à Lanton, ce vendredi durant la nuit.

Les sangliers sont des voisins turbulents, pour ne pas dire inquiétants. À Lanton (Gironde), Elisa en a fait l’amère expérience ce vendredi 31 mai 2024, vers 1h du matin. «Un sanglier a attaqué notre chien. En le voyant, il a foncé vers notre portail. J’ai eu peur !» Le suidé – certainement une laie – était accompagné de six marcassins, ce qui pourrait expliquer ce comportement agressif. «Je n’ai rien contre eux, mais ils peuvent être dangereux. Ils traversent aussi devant les voitures, il y a un risque d’accidents», s’inquiète la jeune femme.

Explosion de la population de sangliers en Gironde

La population de sangliers explose en Gironde. «Ça fait une semaine qu’ils sont là», ajoute-t-elle. «La semaine dernière, ils étaient au terrain de tennis de Taussat. On s’en rend compte au retournement de la terre. Et ils sont de plus en plus nombreux sur le bassin d’Arcachon, dans toutes les communes où il y a des forêts : Lanton, Arès, Andernos, Audenge… jusqu’à Arcachon.»

Sur le bassin d’Arcachon, les sangliers n’hésitent plus à se rapprocher des maisons et à se montrer. Ils prolifèrent à une vitesse impressionnante. Ce n’est pas une surprise. Chaque année, le nombre de sangliers prélevés en Gironde bat de nouveaux records. Selon les derniers chiffres de la préfecture, les prélèvements de suidés ont été multipliés quasiment par sept en l’espace de 22 ans. Pour la saison 2022-2023, on recensait 16 737 sangliers au tableau de chasse.

Les sangliers s’habituent à la présence humaine

Le nord du bassin d’Arcachon n’échappe pas à la tendance et le suidé se fait de plus en plus visible. «Le sanglier s’habitue à l’être humain en ville. Dans la mesure où l’homme construit de plus en plus sur la forêt, on leur prend leur territoire», commentait au micro de France 3 Frédéric Mora, lieutenant de louveterie à l’Union régionale Nouvelle-Aquitaine.

Francis Pouey, président du syndicat de chasse de Lanton, partage son étonnement : «En 60 ans, je n’ai jamais vu ça. Il y en a partout et ils s’approchent de plus en plus des maisons. En 60 ans de chasse, je n’ai jamais vu ça», dit-il au bout du fil. «C’est un fléau ! Les sangliers se reproduisent à une vitesse phénoménale», poursuit-il, pointant le domaine de Certes et Graveyon, un espace naturel protégé de plus de 500 hectares situé à Audenge. «Là-bas, c’est une vraie pouponnière», souligne le chasseur de 77 ans.

Des mesures insuffisantes pour réguler la population

En fait, ce parc naturel est la propriété du Conservatoire du littoral. C’est un terrain privé, auquel les chasseurs n’ont accès que deux fois par an à l’occasion de battues administratives. Selon Francis Pouey, ce n’est pas assez pour réguler la population de sangliers, qui ensuite se disperse sur tout le secteur.

Les chasseurs sont dépassés. «Et en dehors de la période de chasse, on ne peut rien faire», rappelle le chasseur. En Gironde, la chasse au sanglier s’est terminée le 31 mars 2024 et la prochaine saison doit démarrer à la fin de l’été. D’ici là, seule la préfecture a le pouvoir – si elle le juge nécessaire – d’ordonner des battues administratives, qui sont dirigées par des lieutenants de louveterie.

En outre, même quand ils sont en période autorisée, Francis Pouey ajoute que la prolifération de sangliers en zone périurbaine voire urbaine complexifie le travail des chasseurs. «Quand ils sont proches des habitations, nous n’avons pas les moyens d’intervenir», précise-t-il.

Les sangliers ont peut-être trouvé la parade pour éviter les balles. Pour les troubles de voisinage, c’est une autre histoire…

Actuchasse pour Caninstore

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