Le cerf et le chevreuil bientôt classés nuisibles ?
La question de l’impact des cervidés sur les forêts françaises ne cesse de faire débat. Récemment, l’Office National des Forêts (ONF) a mis en lumière des frictions persistantes avec les chasseurs, qui se plaignent souvent des quotas de prélèvements jugés excessifs. Un rapport récent a même suggéré que le cerf et le chevreuil pourraient être classés parmi les espèces nuisibles. Mais qu’est-ce qui se cache derrière un tel classement ?
Un constat alarmant sur les forêts
Dans son rapport pour le contrat État-ONF 2026/2030, l’ONF soulève des enjeux cruciaux concernant la gestion des forêts françaises. Bien que l’organisme estime avoir atteint les objectifs du contrat précédent, il a formulé six recommandations essentielles pour l’avenir. Parmi elles, la priorité accordée à un « choc de régulation des ongulés » est particulièrement notable. Ce terme désigne en effet la nécessité d’équilibrer la faune et la forêt, car actuellement, 50% des forêts domaniales sont en déséquilibre.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : entre 1974 et 2023, le prélèvement de cerfs a été multiplié par 13 et celui des chevreuils par 10. Une telle croissance des populations de cervidés entrave la régénération naturelle des forêts, entraînant des coûts de protection considérables. En fonction des zones, ces coûts peuvent représenter entre 21% et 50% du total des plantations.
Des mesures radicales préconisées
Pour lutter contre cette situation, l’ONF propose plusieurs actions inspirées de stratégies mises en place lors de la crise de la peste porcine africaine en 2019. Parmi ces mesures : des battues administratives renforcées, des tirs de nuit encadrés par des caméras thermiques et la formation d’équipes mixtes de chasseurs. Une solution parfois envisagée consiste à attirer les animaux dans des enclos pour l’abattage, une méthode qui ne ravit pas tous les acteurs.
Des mesures portant spécifiquement sur les chasseurs sont également à l’ordre du jour. Cela inclut des compensations financières, la mise en place de prélèvements ciblés sur les groupes matriarcaux, et un classement temporaire en tant qu’espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD). L’ONF appelle également à renforcer la communication avec le public sur ces enjeux et à établir un observatoire national pour mieux gérer l’équilibre forêt-ongulés.
Une communication cruciale
Il est évident qu’il est difficile pour l’ONF de mener à bien cette campagne de régulation sans l’approbation et le soutien du grand public. Un effort de sensibilisation est donc jugé fondamental, tout comme l’utilisation de nouvelles technologies pour le suivi et le dénombrement des populations animales. L’ONF prévient que sans une réponse rapide et efficace, la gestion durable des forêts pourrait être gravement compromise.
La préservation de nos forêts semble être en jeu, et s’interroger sur l’équilibre entre les différentes espèces est devenu incontournable. Les prochains mois et années s’annoncent cruciaux pour savoir comment évolueront les relations entre la faune sauvage, la gestion forestière, et la pratique de la chasse en France.
Actuchassse pour Caninstore
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