Dégâts causés par les sangliers : Fin de l’ère d’une indemnisation à sens unique

La Fédération nationale des chasseurs a récemment exprimé son ras-le-bol face à la situation catastrophique des dégâts causés par les sangliers, ces intrus affamés qui s’invitent chaque année sur les terres agricoles françaises. Comprenant que l’heure n’est plus à la procrastination, elle réclame une contribution d’autres acteurs impliqués, à savoir l’État et les agriculteurs.

« Chaque année, des millions d’euros s’évaporent pour compenser des cultures agricoles ravagées par des sangliers toujours plus nombreux… Et rien ne change », déplore la FNC. Cette indemnisation, mise en place en 1968, a pris une ampleur démesurée, passant d’une poignée de sangliers à des estimations qui oscillent entre un et trois millions de têtes en France. Ça fait un bon nombre de cochons dans le jardin, n’est-ce pas ?

Des accusations qui font bouillir le sang

L’affaire prend une tournure encore plus épineuse. En 2021, des chasseurs avaient déjà tenté de soumettre la question au Conseil d’État, appelant à une « égalité devant les charges publiques ». Leur requête a été balayée d’un revers de la main le Conseil constitutionnel en 2022. Les agriculteurs, soutenus par des défenseurs des animaux, ne se privent pas de faire porter la responsabilité aux chasseurs. En effet, certains leur jettent le glaive en accusant de les avoir autrefois aidés à proliférer par des relâchés d’animaux d’élevage. Qui aurait cru que la bonne intention pouvait parfois se retourner comme une crêpe ?

Des solutions en demi-teinte et des fonds déjà épuisés

Un accord a été signé en 2023 entre les agriculteurs et les chasseurs pour mettre en place des mesures de prévention. Un fonds national avait été monté, mais après une infime aide de 50 millions d’euros, ce dernier risque d’être à sec dès 2025. Pendant ce temps, les fédérations de chasse ont déjà déboursé environ 90 millions d’euros par an pendant quatre ans pour compenser les dégâts, une charge de plus en plus difficile à porter pour un nombre d’adhérents en chute libre.

Un appel à la réforme qui aurait du poids

La FNC appelle à une profonde réforme du système d’indemnisation. Elle suggère une participation obligatoire de l’État ainsi qu’une contribution des agriculteurs, qui serait modulée en fonction de leurs efforts en matière de prévention. Une initiative qui pourrait bien remettre un peu d’ordre dans ce « bazar » collectif où chacun souhaite tirer la couverture à soi, mais personne ne veut se relever les manches.

Alors, qui va finalement rendre les sangliers responsables de la frénésie de destruction qu’ils causent ? À l’heure où le sujet devient brûlant, espérons que chacun puisse mettre fin à cette querelle de clocher avant que le problème ne devienne vraiment hors de contrôle.

Actuchassse pour Caninstore

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