La fédération de chasse du Gers mise sur l’éducation pour gérer les sangliers
Des indemnités à hauteur de 700 000 € et une approche novatrice
Face à la surpopulation de sangliers, la fédération de chasse du Gers met en place des solutions pratiques et pédagogiques pour réguler leur nombre tout en faisant face aux dégats agricoles. Avec des indemnités à verser s’élevant à 700 000 €, la situation est sérieuse et nécessite des mesures adaptées.
Dans le Gers, l’impact des sangliers se fait sentir. Les récents problèmes rencontrés par les agriculteurs sont directement liés aux incursions des sangliers dans leurs champs, ce qui engendre des pertes conséquentes. Jean-Paul Dupré, le nouveau président, s’est engagé avec les agriculteurs et l’État local dans une nouvelle dynamique. Par exemple, une nouvelle procédure a été mise en place : si un agriculteur rencontre des dégâts sur son premier semis, il reçoit une fiche navette au lieu d’un dossier formel. Cela permet d’accélérer le processus de régulation en autorisant des battues entre les premier et deuxième semis.
Au printemps, grâce à cette nouvelle méthode, 1 411 sangliers ont été éliminés, dont la moitié lors des battues orchestrées par le lieutenant de louveterie. Résultat : le nombre de dossiers de dommages enregistré a chuté de 10 à 15 % par rapport à l’année précédente.
Un nouveau souffle pour les chasseurs
Malgré des tensions internes ayant conduit à la démission de quatre administrateurs, le nouveau conseil d’administration privilégie le dialogue et la transparence financière. En multipliant les réunions et en renforçant les liens avec les présidents des sociétés de chasse, l’objectif est de rétablir la confiance et de mieux préparer la prochaine saison de chasse.
Un des principaux défis reste la gestion des comptes de la fédération, lourdement affectés par l’augmentation des dégâts à indemniser. La pédagogie joue ici un rôle fondamental, beaucoup de chasseurs n’étant pas informés de la responsabilité financière que la loi impose en cas de dommages causés par le gibier.
Mutualisation des coûts et changements législatifs en perspective
Lors de la dernière assemblée générale, la fédération a proposé deux solutions : un système de régulation évolutif en fonction des dégâts ou la mutualisation des indemnisations. Les sociétés de chasse ont choisi ce dernier, avec un montant fixé à 0,63 € par hectare chassé. Ces fonds seront directement utilisés pour compenser les agriculteurs touchés.
À un niveau national, les chasseurs aspirent à une refonte de la loi de 1968 régissant la responsabilité liée aux dégâts. Une initiative a été lancée avec la FNSEA et la Coordination rurale pour avancer dans ce dialogue législatif. Jean-Paul Dupré a récemment pris contact avec les instances parisiennes pour faire entendre la voix des chasseurs et œuvrer en faveur d’une action partagée entre les chasseurs, l’État, et des assureurs.
Dans un contexte où une battue peut mettre à terre jusqu’à 10 sangliers en un jour, la nécessité d’une gestion pragmatique et collective s’avère plus urgente que jamais.