Éleveurs de gibier en difficulté face à l’interdiction des lâchers de tir

À Sempesserre, les éleveurs de perdreaux et de faisans se trouvent dans une situation précaire, suite à la décision de la fédération de chasse du Gers d’instaurer une interdiction des « lâchers de tir ». Une décision qui, depuis 2021, impacte lourdement l’économie locale.

Des conséquences économiques alarmantes

Michael Oustrain, éleveur de gibier, exprime ses préoccupations face à cette interdiction, qui a été votée en assemblée générale en proposant trois dates, toutes en dehors des périodes de chasse. « Nos ventes se sont effondrées », confie-t-il. Bien que la fédération prône des lâchers de repeuplement avant la saison de chasse, les sociétés de chasse n’ont pas ajusté leurs achats. En été, la situation devient critique pour les oiseaux, qui peinent à survivre face aux fortes chaleurs.

Des élevages adaptés aux défis contemporains

Michael élève chaque année 30 000 oiseaux, mais avec la perte de 20 000 euros due à la mesure, son exploitation se trouve menacée. Les modèles de production ont dû évoluer ; Oustrain élève ses oiseaux en « bandes » dans des enclos spécifiques, pour préserver autant que possible leurs comportements naturels. Cependant, le marché dans les départements voisins ne peut pas absorber cette chute de la demande.

Un dialogue nécessaire entre agriculteurs et chasseurs

Les chasseurs, de leur côté, sont partagés. Certains doutent des lâchers, voyant ces oiseaux comme des cibles faciles issues d’élevages, tandis que d’autres appellent à repenser la question. Oustrain critique l’absence de dialogue entre la fédération de chasse et les agriculteurs, pointant du doigt les pratiques agricoles qui rendent le milieu hostile pour le gibier.

Appels à l’action pour préserver l’élevage de gibier

La directrice adjointe de la fédération, Gladys Gonnet, reconnaît également les difficultés environnementales et s’engage à travailler sur l’aménagement des habitats pour le gibier. Elle souligne la nécessité d’une approche collective, impliquant éleveurs, agriculteurs et chasseurs pour trouver des solutions viables. « Il y a urgence », insiste-t-elle, alors que des inquiétudes persistent quant à l’avenir de cette filière cruciale pour l’économie locale.

Le maintien des lâchers de faisans jusqu’au 1er octobre apporte un peu de répit, mais la pression reste forte sur les éleveurs. L’avenir du petit gibier dans le Gers est plus que jamais entre les mains des acteurs concernés.

Actuchassse pour Caninstore

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