Chasse dans le Gers : La prédominance du sanglier met en péril le petit gibier

La chasse dans le Gers est à un tournant critique. Un chasseur local, Michel, met en lumière une inquiétante tendance : la raréfaction du petit gibier, exacerbée par les choix agronomiques et de gestion. Ce phénomène est marqué par de récentes tensions autour des indemnisations pour les dégâts causés par le gros gibier, notamment le sanglier, qui semble accaparer l’attention au détriment des espèces plus petites.

Les conséquences des remembrements agricoles

Après 18 années passées à traquer le petit gibier, Michel s’inquiète de l’évolution de cette noble activité. « Autrefois, nos campagnes étaient riches en polyculture, » se souvient-il. Les exploitations agricoles diversifiées, avec leur éventail de bétail, de prairies et de petites parcelles, favorisaient la prolifération d’espèces telles que les faisans et les perdrix. Mais avec le remembrement, ces paysages ont été bouleversés. Les vastes parcelles ont remplacé les petites fermes, coupe de prairies et arrachage de haies ayant drastiquement modifié l’habitat naturel.

Le petit gibier en voie de disparition

Ce constat amer n’est pas isolé. Nombreux sont les chasseurs qui, face à la baisse des populations de petit gibier, ont dû renoncer à leur pratique. Certains d’entre eux se tournent alors vers la chasse en domaine privé, mais celle-ci reste inaccessible à bien des portefeuilles. « Pour adhérer à une chasse privée, il faut débourser entre 300 et 600 euros par an, » souligne Michel, qui souligne que cette solution ne convient pas à tous.

Le revers de la médaille du gros gibier

Le choix de se concentrer sur le sanglier, jugé plus attractif, pourrait devenir problématique. En misant trop sur ce gibier, les chasseurs se voient aujourd’hui acculés à compenser les dégâts causés. « Certaines sociétés de chasse ne peuvent même pas assumer ces coûts, » confie Michel, insistant sur le fait que ce ne devrait pas être à eux de payer. Pour lui, la solution réside dans une meilleure répartition des responsabilités, impliquant les agriculteurs qui devraient, par exemple, assurer leurs cultures.

Une impasse inquiétante

La situation actuelle du monde de la chasse dans le Gers semble être dans une impasse. Les tensions persistent, exacerbées par des décisions politiques qui favorisent le gros gibier au détriment d’un équilibre plus naturel. Michel, qui ne peut pas chasser pour des raisons médicales cette année, déplore un passé où la chasse au petit gibier était une pratique courante, ancrée dans la culture locale.

A la lumière de ces réflexions, il est essentiel de réévaluer les pratiques de chasse et de gestion sauvage pour préserver la biodiversité et maintenir un équilibre entre toutes les espèces animales. La chasse, à la fois passion et tradition, mérite de retrouver le bon sens qui prévalait dans les campagnes gersoises.

Actuchassse pour Caninstore

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