Ouverture anticipée de la chasse : les débats s’enflamment
Un projet de décret visant à avancer la date d’ouverture de la chasse au cerf élaphe au 1er juin suscite une controverse sans précédent sur la toile. La consultation publique récemment lancée par les Ministères de l’Aménagement du Territoire et de la Transition écologique a déjà enregistré plus de 7000 commentaires, dont la majorité est défavorable à cette initiative.
Une nécessité selon les chasseurs
Le décret proposé modifierait les articles R. 424-8 et R. 429-3 du code de l’environnement, permettant ainsi aux chasseurs de commencer leurs activités dès le début juin, au lieu du traditionnel 1er septembre. Cette décision fait suite à un avis du Conseil national de la chasse et de la faune sauvage, qui, lors de sa réunion du 7 février, a voté favorablement à 75%. Les experts de l’Office français de la biodiversité (OFB) pointent du doigt une surpopulation croissante de cerfs, dont les conséquences sur l’agriculture et les forêts sont jugées préoccupantes.
Des chiffres qui parlent
En Centre-Val de Loire, ces préoccupations ne sont pas inventées. Les attaques de grands gibiers, notamment par les sangliers et cerfs, coûtent cher aux agriculteurs : en 2022, le Loiret a dépassé les trois millions d’euros en indemnisations pour des champs saccagés. Les forêts, également, tirent la sonnette d’alarme. Selon l’Office National des Forêts (ONF), plus de 50% des surfaces des forêts domaniales sont déséquilibrées, pénalisées par une population excessive de cerfs et autres ongulés.
Vue d’ensemble sur la population de cerfs
Les statistiques témoignent d’une évolution rapide : en 40 ans, le cerf a envahi presque tous les départements du Loiret et du Cher, tout en augmentant sa présence dans d’autres zones telles que l’Eure-et-Loir. Un parallèle avec la gestion des sangliers est souvent fait, les chasseurs espérant appliquer une stratégie similaire pour contrôler les cerfs. Hubert Louis Vuitton, le président de la Fédération des chasseurs de Loir-et-Cher, souligne l’importance de cette chasse anticipée pour éviter une catastrophe pour la biodiversité.
Réactions farouches des défenseurs de l’environnement
La proposition de décret n’est pas sans provoquer des vagues de contestation. Sur le site du ministère, les commentaires dénoncent l’initiative, arguant que l’État cède aux demandes des chasseurs au détriment de la biodiversité. Les défenseurs de l’environnement rappellent qu’une chasse durant la période de reproduction pourrait nuire aux biches et à leurs faons, et qu’augmenter le nombre de mois de chasse engendrerait des risques d’accidents pour les randonneurs.
Vers un bras de fer
La mobilisation contre ce projet semble se structurer, avec des organisations comme France Nature Environnement incitant le public à exprimer son opposition. Les risques d’affrontements entre chasseurs et défenseurs de l’environnement sont croissants, annonçant un été potentiellement agité autour de cette question.
Quelles seront les conséquences de cet avis public sur la décision finale du gouvernement ? La suite du débat s’annonce passionnante.
Actuchassse pour Caninstore
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