Ille-et-Vilaine : La peur d’une promenade face à un sanglier

Michelle Jehanne, habitante de La Touche, un charmant lieu-dit de Plesder en Ille-et-Vilaine, n’est pas près d’oublier sa balade du 4 décembre 2023. Alors qu’elle marche régulièrement seule — parcourant en moyenne 3 500 km par an — un événement inattendu est venu perturber sa routine.

Une rencontre inattendue sur la route

Ce lundi-là, alors qu’elle se dirigeait vers Pleugueneuc, Michelle a vu surgir un sanglier à proximité de la voie express. « Il a soulevé les barbelés et s’est retrouvé sur la route où je marchais. D’abord, il a traversé, puis a effectué un virage à 90° pour venir me charger directement ! », raconte-elle.

Agissant instinctivement, elle a sauté par-dessus les barbelés pour se mettre à l’abri. « C’était un gros mâle », précise-t-elle, encore sous le choc. « Il a même tenté de me charger une deuxième fois avant de finalement s’éclipser par un autre passage. » Cette expérience a laissé Michelle entre l’inquiétude et la réflexion : « Et si ça avait été un enfant ? » s’interroge-t-elle, en pensant à la sécurité des jeunes marcheurs qui pourraient se retrouver dans une situation similaire.

La réaction des experts

Lors de ses randonnées, Michelle a noté qu’elle avait habituellement l’habitude de percevoir la présence des sangliers dans les champs de maïs ou dans les sous-bois, mais cette fois était bien différente. Selon Gaël Lechapt, naturaliste et écologue, le sanglier est généralement craintif et ne charge pas à moins de se sentir acculé. « Cette dame a eu le bon réflexe. En cas de confrontation, il est crucial de laisser l’animal une porte de sortie », souligne-t-il. Il ajoute que le sanglier, intelligent, maîtrise les zones où la chasse est limitée.

Une population en pleine expansion

La situation des sangliers en Ille-et-Vilaine est préoccupante. Le président de l’ACCA de Plesder, Daniel Tessier, en témoigne : « La population de sangliers a doublé en 20 ans, alors que le nombre de chasseurs diminue. Cette espèce provoque des dégâts agricoles, routiers et matériels, devenant ainsi un véritable fléau », rappelle-t-il.

Cependant, l’ASPAS (Association de Protection des Animaux Sauvages) nuance en précisant que les sangliers, loin d’être une espèce invasive, ont vu leur population croître grâce à plusieurs facteurs, allant de l’élevage à la hybridation avec des cochons domestiques.

Des solutions pour une cohabitation apaisée

Avec une estimation d’un million de sangliers en France, il est évident que la question de leur gestion est délicate. La prolifération, due en partie à une reproduction très active, pose des défis importants. Chaque laie peut donner jusqu’à trois portées par an, renforçant ainsi la nécessité de stratégies de régulation, telles que des battues administratives.

Malgré cette mésaventure, Michelle ne se laisse pas abattre. Elle continue ses marches, bien que désormais plus prudente : « À chaque bruit dans les sous-bois, je scrute mon environnement pour trouver un abri. » Ainsi, elle adapte son comportement pour mieux cohabiter avec ces animaux sauvages.

La forêt, les champs et la nature offrent encore de belles occasions de promenades, mais il est essentiel de rester vigilant et de respecter les comportements des espèces locales. Parce qu’en fin de compte, même si les sangliers sont souvent mal compris, c’est avant tout chez eux que nous évoluons.

Actuchassse pour Caninstore

Découvrez nos conseils et produits pour profiter sereinement de la nature.

Actu chasse